jeudi 9 septembre 2010

Le cadenas

J’y vais depuis longtemps. Les sandwiches y sont excellents. Il est tard, nous sommes peu nombreux.  Un homme parle à une serveuse. Il lui dit que cela fait longtemps qu’il n’est pas venu. Il interroge. Celle-ci est-elle toujours là ? Et telle autre ? Et le patron ? Elle répond que c’est le fils qui a repris l’affaire, mais qu’il est en vacances. Elle ajoute que maintenant, il y a un directeur.  Un directeur ? Dans une sandwicherie ? Je lève les yeux du journal. Je me souviens vaguement d’un homme, rondouillet, mi-klachkop, toujours occupé à chewingommer et de sourire.  Je ne comprenais pas ce qu’il faisait là.  C’est donc le directeur… Cela doit signifier qu’il surveille que les assiettes arrivent au bon endroit, repartent quand il le faut et qu’il sermonne l’une, puis l’autre au choix.  Avant, celles qui y travaillaient s’arrangeaient. A l’ancienne et à l’ancienneté.  Le patron était là, qui regardait et aidait.  Il n’y avait jamais eu de directeur. A quoi cela peut-il bien servir? Je repense à ce cliché. A quoi sert ce cadenas ? Qui rassure-t-il ? Qu’empêche-t-il ?  D’emporter les portes ? D’abîmer les murs ?






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