vendredi 17 septembre 2010

Comment lui dire

J’en étais à la deuxième page du journal quand je l’ai vue monter dans la rame de métro.  J’ai une connaissance approximative de la mode féminine, mais je me suis vite rendu compte que l’ouverture de son chemisier n’était pas une nouvelle tendance vestimentaire.  Je regarde et je ne sais pas quoi faire.  Elle est à deux mètres. En faisant passer son jeune fils d’un bras à l’autre, elle permet même que je jette un regard, furtif mais néanmoins assuré, d’un bonnet à l’autre.  J’en étais toujours à la page deux, mélangeant de plus en plus noms d’archevêques et balconnets de dentelle.  Comment lui dire ?  C’est à chaque fois la même chose.  Je n’ai jamais été doué pour les grandes révélations, et je ne voyais vraiment pas comment lui annoncer, le plus discrètement possible qu’il y avait ... comment dire un petit problème.  J’ai pris un peu d’air, ai plié mon journal et allait prononcer les premiers mots quand j’ai vu qu’elle me regardait et me faisait de légers signes du menton.  Je ne comprenais pas.  Elle continuait en avançant un peu plus son menton, en grimaçant légèrement et en articulant quelque chose, sans n’émettre aucun son, que j’essayais de comprendre... Vo...e brague...t.. Quoi ma braguett.... Je baissais les yeux, et.... le temps de me retourner pour fermer la boutique, elle était descendue.






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