samedi 17 janvier 2015



S'asseoir et réfléchir. S'asseoir, cul nu sur la pierre et réfléchir. Rester là aussi longtemps qu'il le faut. S'être défait de ses vêtements, de ses habitudes, des mots des autres. Ne plus bouger jusqu'à comprendre, ou au moins jusqu'à y voir plus clair. Et se lever. Et marcher. Seul ou avec qui voudra.

mardi 13 janvier 2015

Let's start from a new page



Et ça dessine. Et ça blogue. Et ça éditorialise. Et ça papote. Et ça hurle. Et ça se tait aussi. Heureusement. Malheureusement. On ne saura pas ce qu'aurait pu dire les absents, les silencieux, les muets. Certainement qu'il y a le besoin de dire. Sans doute qu'il y a le besoin de se taire. Impression qu'on n'écoute pas. Ni le bruit. Ni le silence. Les discours semblent avoir été écrits il y a longtemps. Avec de vieux mots. Avec de vieilles idées.
Ecrire sur une tombe n'est peut-être pas une bonne idée. C'est la seule que nous semblons avoir.

mardi 6 janvier 2015

Larmes


Les larmes du poète? Les larmes de l'écrivain? Allez savoir. Il semble qu'en Irlande on les mette en bouteille. Est-ce plus simple que d'y mettre Paris? Assurément. Les poètes, les écrivains pleurent-ils seulement? Et s'ils pleurent, y a-t-il suffisance de larmes pour remplir des flacons? Combien de larmes faut-il pour remplir une bouteille? Les larmes ont-elles toutes la même taille, un volume identique? Et dans le Lacrima Christi, ce vin vésuvien, trouve-t-on des  larmes christiques ou a-t-il ce nom parce que les larmes de vin qu'il provoque sont plus visibles?

vendredi 2 janvier 2015

Tintin was here






Des mois que je ne passais plus par ici. On s'en fiche pas mal. Moi aussi. Et puis, ça revient, l'envie d'écrire revient. Comme ça, en feuilletant l'album photo d'une année. Ca tiendra ce que ça continuera.

L'an passé il y a eu :

un passage par l'hôtel Marriott le temps d'une photo et par l'hôtel l'Espérance, le temps d'un atelier d'écriture,
des opérations pour Emma et Ugo, 
des morts qui ne tiennent pas sur les doigts d'une main, 
de l'alcool à tous les degrés mais souvent trop et trop souvent, 
des boules de Noël qui roulent sur la cheminée faute de sapin,
un accident de voiture qui aurait pu mal tourner,
Cendrillon qui fait des siennes dans une brocante,
des artères qui se bouchent et un foie qui appelle à l'aide,
des sourires qui manquent ou se font rares,
des escapades à Oostende, Anvers, Gand, Bologne, Dunkerque,
des photos exposées, vendues, perdues, jetées,
de plus en plus de monde qui se couche et attend que ça passe,
des centaines de films vus, quelques-uns choisis et présentés au Festival du Film méditerranéen,
des coups de gueule, trop, des coups de coeur, pas assez,
un mariage où j'ai ri, d'autres où je ne suis pas allé,
un attrait pour les poteaux et les stickers qui s'y collent,
des centaines de livres lus mais peu d'élus,
des projets et des envies qui ne résistent pas à ma paresse,
des zombies dans les rues et sur les écrans,
des nuits agitées, des nuits de plaisir, des nuits de cauchemars, des nuits de merde,
des bobos privilèges de l'âge,
la peur qui s'installe dans les têtes, dans les rues, dans les conversations,
des petites choses que j'ai créées et dont je suis fier,
une nouvelle activité dans la grisaille professionnelle qui me fait voyager et voir du monde, ici, pas loin, mais c'est beaucoup,
des mots écrits un peu partout, des mots qui se retrouveront et deviendront quelque chose de plus construit,
des matches de football à n'en plus finir,
des grèves et des manifestations,
le désintérêt pour la politique,
une religieuse à qui j'ai fait lire "Le diable tout le temps" de Donald Ray Pollock,
la découverte de la Monnaie,
une douche prise tout habillé,
un atelier d'écriture qui ne se passe pas comme prévu,
des hésitations, des doutes, quelques certitudes,

...

que sais-je encore... 

des sensations, des malaises qui demeurent après une nuit mal passée, une conversation mal engagée, des oublis qui s'additionnent et finissent par se multiplier,

il est sans doute temps d'en resté là,
il est peut-être temps de reprendre là où j'en étais resté.

Et de remercier Tintin d'avoir passé quelques instants avec moi pour débuter 2015.



mercredi 13 août 2014

Aux petits soins


Vous je ne sais pas, mais moi, quand je vois quelqu'un avec un col mal mis, mal plié, je ne peux m'empêcher de le faire remarquer ou de le remettre en place. Ce matin, c'était un jeune gars, la trentaine encore enchantée, qui avait son col de veston qui faisait des siennes. Je lui ai tapé sur l'épaule et je lui ai annoncé la nouvelle, en ajoutant qu'une si belle chemise ne pouvait partager très longtemps son intimité avec un veston aussi peu soucieux de son allure.
Un ça tombe bien, ce n'est pas le mien... a accompagné la suite de son trajet.

mercredi 8 mai 2013

Allez essaye...


Les quelques volumes des aventures de la tribu Malaussène sont là qui n'attendent que nous. Il lui faut lire 'L'assassin habite au 21'. Je lui dis prends un de ceux-là, tu verras, c'est chouette, tu vas t'amuser au moins, allez essaye... Je me dis qu'à son âge, 14 ans par là, ça m'aurait plu d'assister aux mésaventures de Malaussène Benjamin, qu'en tout cas, cela m'aurait davantage intéressé que l'assassin, vécut-il au 21. Rien n'y a fait. C'est bon comme ça, avec un c'est bien assez. Faire lire pour dégoûter de la lecture, le projet n'a guère évolué en 40 ans. Nous sommes donc repartis avec Stanislas-André, un classique, un truc à avoir dans sa bibliothèque, à défaut de l'avoir lu.

dimanche 22 avril 2012

... ça rigole pas... mais c'est drôle...



Gare du Midi, on attend le départ du bus. Il y a quelques gamins, ça se taquine, ça rigole. Un tram arrive, ils décident de sortir, qui par devant, qui par le centre du bus en actionnant le bouton de sortie 'en cas d'urgence'. Ca ne fonctionne pas. Ils sortent par l'avant. Ils ratent le tram et reviennent dans le bus, ça se taquine, ça rigole. Le bus démarre.

Deux arrêts plus loin, le conducteur gueule 'Toi, là, tu arrêtes !!' L'accompagnateur arrive et leur demande qui chipote à la porte. Deux gamins, 13-14 ans, le regardent sans comprendre grand chose. 'Oui, c'est lui!!' Il emmène les deux gamins à l'avant du bus. 'Mesdames, Messieurs, à cause de ces deux garçons, nous ne pouvons plus continuer.' ... On se regarde... bon, on verra bien... ça ne durera pas. Trois minutes chrono plus tard déboulent trois voitures STIB, deux voitures de police... Attroupement à l'extérieur... Ils sont une dizaine au total... Des jeunes, des grands, des barraqués, des uniformisés... trois policiers montent... ils veulent embarquer tous les gamins du bus... ceux-là ne connaissent pas les deux 13-14 ans désignés par le chauffeur... on se regarde, on sourit...  Ce n'est pas possible, ils ne sont pas une dizaine de grands et jeunes barraqués pour ces deux kets quand même...? 'Ah ce n'est pas une bande?' demande le policier que les gamins désigne déjà par Le Chinois ou Jackie Chan en se donnant des coups de coudes ... 'Ben non' répond une maman... 'et ce n'est même pas sûr que ce soit ces deux-là qui ont joué avec la porte', nous rappelant l'épisode de la Gare du Midi.

Ils font  sortir les deux gamins. Comme les voitures STIB et Police sont arrêtées devant le bus, nous sortons pour prendre celui qui suit.  Il démarre. Nous regardions tous par la vitre la dizaine de malabars ne sachant pas très bien quoi faire de deux gamins de 13-14 ans qui se demandent encore ce qu'on leur veut.