mercredi 30 mars 2011

Parfois j'aimerais être Keith Jarett



Y’a des jours où je comprends Keith Jarrett.  Ce matin, par exemple.  Keith Jarrett, c’est le psychopathe de velours qui arrête de jouer, ferme son clavier et quitte la scène, quand quelqu’un dans la salle tousse un fois de trop, c’est-à-dire une fois.  Et bien moi, ce matin, j’aurais aimé être sur une scène, devant un piano pour pouvoir quitter le tram qui ressemblait davantage à un sanatorium encombré de tuberculeux en fin de parcours qu’au véhicule électrifié qui d'habitude me conduit tranquillement au boulot.  Oui, je sais, un piano dans un tram, c’est pas  courant, mais bon, c’est un détail.  Ce furent dix minutes autant horribles qu’horripilantes.  Etre cerné par des gorges irritées qui l’expriment à tout va, c’est bon 15 secondes, pas plus. Pour peu, on en viendrait à espérer une contamination à je ne sais quelle substance qui entraînerait la mort dans la minute pour avoir la paix. Et vite. Quitte à y passer aussi, mais tout plutôt qu’en entendre davantage. Plus ça montait, plus ça toussait.  A croire qu’ils s’étaient donné le mot.  Eh demain 8h, rendez-vous dans le 82 pour répéter l’ode au crachat.  J’en suis sorti vivant, mais énervé. Fallait que je me calme, alors, je suis allé chez Panos et j’ai piqué un sandwich Touriste à 2,80.  


jeudi 24 mars 2011

C'est trop long jeune fille...


Il y a des jours comme ça où l'on est pas sûr de bien comprendre comment tourne le monde.  A l'heure du premier café et de l'exploration du webmonde, je suis tombé sur un article qui présentait les nouvelles tendances en matière de sous-vêtements pour les gamines à partir de 8 ans.  Pamela Anderson a du souci à se faire, car 'push up' et autre 'wonderbra' équipent désormais les soutiens-gorge des fillettes... Je ne sais pas quel génie, homme ou femme, a eu cette idée, mais viens ici que je t'en roule une, tu l'as bien méritée... c'est qu'on va pouvoir se palucher en toute tranquillité ... on aura plus qu'à z'yeuter les mamans et les jeunesses dans les magasins, ça sera de 7 à 77 ans qu'elles seront en vente libre les femelles.


Et puis, plus tard, à l'heure du 39e café, je suis tombé sur un autre article qui relatait les aventures de quatre jeunes filles musulmanes qui portent le voile hors de l'enceinte de leur lycée, mais le retirent une fois le seuil passé.  Il leur est désormais reproché de venir en cours en robe, trop longue et trop sombre... robes longues et sombres qui sont à n'en pas douter des signes religieux ostensibles.  C'est là que je me suis resservi un autre café avant de relire l'affaire, histoire d'être certain de ne pas avoir mal compris ou mal lu.  Et non... l'article indique que l'établissement “ leur a demandé de porter des jeans et des t-shirts “comme tout le monde” sous peine d’être renvoyées, conformément au règlement intérieur et afin de respecter le principe de laïcité”... la laïcité c'est donc aussi porter jeans et t-shirt, en tout cas pour les musulmanes.


Bon.  Je crois avoir bien compris ce qu'est un signe ostensible de putasserie.  C'est inventer des nichons aux gamines à peine sortie des couches culottes.  Le signe ostensible religieux demeure, par contre, lui assez flou.  Ce qui est certain, c'est que ce sont les filles qui sont visées. Pas les gamins. Pas les hommes. Ce sont elles qui sont mises en vente ou interdites de cité. Pas les gamins. Pas les hommes.  Alors, d'accord, vendons les enfants, mais vendons les tous.  Alors, d'accord, excluons les musulmans du droit de cité, mais tous les musulmans.  Et interdisons les barbes pour les jeunes hommes musulmans en âge de scolarité obligatoire sous peine d'exclusion de l'établissement scolaire.  Et interdisons aussi les pantalons trop courts chez les jeunes hommes musulmans à l'école ou moins jeunes qui travaillent dans les transports publics.


Allez, c'est pour rire, continuons de taper sur les filles, c'est tellement plus facile.  Ce que montrent d'abord ces deux faits, c'est que l'inégalité hommes/femmes a encore de beaux jours devant elle.



lundi 21 mars 2011

Le temps qui passe


Jusqu'à je ne sais pas quand, mais ça va durer rester longtemps, le Wiels propose des oeuvres de David Claerbout, un jeune de même pas un demi-siècle.  Je ne vais pas vous raconter toute la visite (oui, c'est vrai, j'étais fatigué et j'ai parfois piqué du nez, mais ça n'a rien à voir), mais ne parler que de Algiers' Section of a Happy moment. Je suis resté longtemps à regarder ces images qui se succèdent et montrent une même scène sous différents angles.  Cela m'a fait penser à une scène de Blade Runner, quand Deckard/Harrison Ford explore une photographie et trouve l'indice qu'il cherche.  Ici aussi, il s'agit de zoomer, dézoomer, tourner à 90 180 ou 340° pour montrer ces hommes, jeunes et pas, qui regardent et jouent avec des mouettes qui survolent, très bas, le terrain de jeu improvisé sur la terrasse d'un immeuble d'Alger.  On voit ainsi, les mêmes personnages, humains et oiseaux, de face, de profil, en gros plan ou devenus élément de deuxième ou troisième plan, toujours dans la même position, avec la même expression.  C'est fascinant, intriguant.  Je retournerai au Wiels rien que pour revoir ça.  Evidemment, on a envie de savoir comment il s'y est pris, comment il a fait, comment c'est possible.  Quand on a l'explication et le détail, c'est encore plus intriguant, fascinant.  Allez-y.  Tout vaut la peine.  Mais cette scène-là, vous n'êtes pas prêts de vous la sortir de la mémoire.


mercredi 16 mars 2011

Qu'ils restent entre eux



Lire les journaux est un plaisir, même si souvent plus par habitude que par réel intérêt.  Il arrive aussi que ce soit l’occasion de s’indigner (allez un peu de pub pour ce brave Stéphane Hessel).  Hier, j’ai lu avec consternation puis dégoût une ‘opinion’ d’une Anne François en pleine forme.  On sait la rage qui anime les parents qui depuis deux ans prennent conscience qu’un privilège – être assuré d’avoir une place dans une école – leur a été enlevé.  Des années durant, d’autres parents, plus nombreux, mais n’ayant pas les bons relais institutionnels, n’ayant pas les bons réseaux comme on dit, ont subi la discrimination, l’impossibilité de pouvoir choisir librement une école, l’arbitraire d’un directeur ou d’enseignants qui refusaient que leur(s) enfant(s) intègrent leur établissement.  Cela n’a que très rarement fait la une des journaux, mais sans doute n’avait-on pas encore inventé Françoise Bertiaux, la pasionaria des parents privilégiés.

Donc Anne François... Pour elle, la mixité ne se décrète pas.  La couillonnerie non plus apparemment, car comme elle le dit si bien ‘ Envoyer un enfant noir dans une école blanche, comme l’inverse, peut-être vécu comme un traumatisme.  Cela doit rester un choix personnel.’  Je suis bien d’accord.  Qu’on les laisse entre eux dans leur "école de merde", dans leur "famille de merde", dans leur "monde de merde" (C'est moi qui apostrophe).  C’est comme ça, c’est mon choix.  D’autres, plus qualifiés que moi, ont déjà souligné l’absurdité de ces propos.  Reste que Anne François est psychopédagogue.... et je suis assez proche de l’orgasme quand j’imagine qu’elle a pu s’occuper d’enfants, quel bel exemple d’humanité ils ont eu...

J’ai une mémoire de poisson rouge.  Je me suis malgré tout souvenu que Anne François ; elle n’était pas seule, Jean-François Nandrin, autre pourfendeur du décret honni l'avait aidée; avait signé un article en octobre 2010 dans lequel elle disait ‘tout le bien’ qu’elle pensait de la présence de parents dans les conseils de classe.  Pour le plaisir, en voici quelques moments qui eux aussi m’ont mené près d’un nouvel orgasme :

« En cas de difficulté, les parents attentionnés auront déjà, bien avant le conseil, fait le point en confiance avec l’équipe éducative. D’autres parents plus importunants peinent à rendre leur enfant autonome, s’en occupent trop, trop peu ou mal. Tous les moyens leur semblent alors bons pour rattraper la sauce ou tenter de (se ?) prouver qu’ils sont de "bons" parents. »

« Ces attitudes parentales sont fort blessantes. Pourquoi un tel mépris alors que si ces parents accusateurs savent lire et écrire, c’est grâce au professionnalisme d’enseignants ? Et si on mettait en perspective les responsabilités de chacun ? Dès le fondamental, ce constat : des petits contestent l’orthographe (...) »

« L’expérience montre que les éléments apportés sont souvent excuses ("pauvre petit"), promesses ("il travaillera " - que ne l’a-t-il fait plus tôt ?), voire menaces ("nous irons plus loin", "vous ne savez pas à qui vous avez affaire"). Il faudrait un jour en publier un recueil anonymisé ! Enfin, les AP (Associations de parents) sont une occasion d’être partenaires constructifs de l’école ; les AP ont des représentants dans les Conseils de participation, où se crée la politique de l’école. »
« Des parents revendicateurs nous obligent hélas parfois à construire de véritables dossiers à charge, en indiquant le risque d’échec clairement et très (trop ?) tôt, afin d’éviter le "on ne nous a jamais prévenu". Et qui paye ? L’élève ! »
Hummm... comme c’est jouissif de lire cela.  Pour l’occasion, Anne François est conseillère CPMS.  On peut dire qu’elle cumule la dame.  Des conseillers CPMS, j’en ai connus petit.  Heureusement que mon père, avec ses sourcils froncés, leur a dit son fait, dans un français certes approximatif, mais qui quand il joignait le geste à la parole était tout à fait accessible à la première conseillère venue, fut-elle confinée à un CPMS, et m’inscrivit dans le secondaire général, alors qu’avec autant de o et de i dans mes nom et prénom mon avenir scolaire était ailleurs, argumentaient les conseillers en question.

Au-delà de la pertinence des propos de la conseillère François, c’est la contradiction que ces deux textes recèle qui me plaît.  En effet, comment Anne François, coordinatrice de l’asbl ELEVeS, constituée de « parents issus d’un mouvement citoyen » ose-t-elle mettre en doute le bien-fondé du décret, elle n’est qu’un parent d’élève après tout... De quelle compétence peut-elle se prévaloir ? Psychopédagogue et Conseillère CPMS qu’on te dit !!! Oui oui, excusez-moi... mais qui sont les parents qu’elles disqualifient ?  Quelles sont leurs compétences ?  On n’en sait rien, on sait simplement qu’ils ne sont pas légitimes pour s’exprimer et revendiquer.  Eux, ce sont rien que des empêcheurs de faire tourner l’école en rond, na!

Ce qui est en jeu, c’est bien la volonté de certains de rester entre soi, de ne pas voir des noirs (et des pauvres, et des Arabes, et des pas comme nous) dans NOTRE école à NOUS.  Ce n’est rien d’autre.  On pourra enrober ça comme on veut, ce n’est rien d’autre.

Alors, par respect pour le français approximatif de mon père et ses sourcils froncés, Anne François, je vous dis merde.



mardi 15 mars 2011

Quai de gare




Oui, ça fait cliché. Un homme, une femme. Un soir, un train .Le train sifflera trois fois... ah non, ça c’est un western.  Il y a plus de 20 ans.  Je suis retourné à Madrid pour la voir.  J’ai passé trois jours à attendre de pouvoir grappiller quelques miettes de temps qu’elle ne me laissera pas.  Au moment de monter dans le train pour revenir à Bruxelles, elle m’a donné un baiser, furtif, comme pour s’excuser.  Bouleversé, je me suis assis et suis resté prostré.  Ma voisine me racontait le meeting du Parti communiste auquel elle avait participé.  Je lui ai gueulé de me foutre la paix, que je n’en avais rien à faire du communisme, de la lutte des classes, des ouvriers et des patrons. J’étais malheureux.  Et le malheur est égoïste.


vendredi 11 mars 2011

IRM du matin chagrin



Y'a pas à dire, rien de tel que d'aller passer un examen médical à 7h30 pour bien commencer une journée.  Le couloir qui mène à la radiographie est quasi désert.  Seule une femme enfoulardée qui nettoie ledit couloir est visible. On se salue. Le guichet est fermé.  Apparemment, l'heure du rendez-vous ne concerne que moi, mais je n'ai pas le temps de commencer à râler qu'une charmante infirmière me demande de la suivre.  Je me déculotte, garde ma chemise et je la laisse installer mon genou au bon endroit. La résonance magnétique peut commencer.  Elle me met un casque sur les oreilles, C'est pour atténuer le bruit de la machine...   Dans les oreilles, j'entends vaguement Marin Marais. Car effectivement, la machine est bruyante. Imaginez Einstürzende Neubauten à fond les manettes et un grésillement de viole en bruit de fond et vous comprendrez que mon genou, je n'y pensais plus, c'est ma tête qui posait problème tout à coup.  Ca n'a duré qu'un quart d'heure, heureusement.  Soulagé, je me suis relevé.  Vous voulez que je vous aide à vous rhabiller?  Je n'ai pas relevé. Des images de film cochon sont arrivées à mon esprit toujours secoué par les élucubrations teutonnes, je me voyais butiner l'infirmière, m'en prendre à son tensiomètre, encombrer son carnet de rendez-vous... Calme-toi gamin que je me suis dit, t'es sensé ramener les croissants aux enfants... J'ai décliné, me suis reculotté et m'en suis allé tout autant boitillant qu'à l'arrivée.  



vendredi 4 mars 2011

Papa... como se escribe ...?



Il m’arrive de me demander comment je partirai, ce que je porterai comme vêtements, quels seront les derniers mots que j’aurai dit, à qui...   Je ne serai, normalement, plus là pour le savoir, et cela pourrait ne pas avoir d’importance, pourtant, j’y pense.
Et j’y ai pensé pendant et après avoir vu Biutiful.  Uxbal sait qu’il va mourir, il ne lui reste que trop peu de temps.  Il va essayer, encore et encore, de mettre un peu plus de paix entre lui et le monde qu’il va quitter. Il ne maîtrise rien et les événements sont là pour l’empêcher d’y parvenir.  Et il s’accroche, et il essaye.  Le film ne parle pas que de cela, mais c’est cela qui m’a touché.  Je me suis vu prendre mes enfants contre moi et tenter de leur transmettre un peu d’espoir, un peu de tranquilité.  J’ai repensé à mon fils qui, il y a quelques semaines, s’inquiétait de me voir aussi souvent malade, la crainte de me voir disparaître devait certainement être là. J’ai fait ce que j’ai pu pour le rassurer, mais on en fait jamais assez.
Il y a donc cet homme, Uxbal, qui n’a pas eu de père.  Cet homme qui tente de se sauver et de sauver quelques autres de l’horreur que deviennent les villes pour qui vient, de loin, y trouver l’espoir de vivre, et qui deviennent l’horreur pour la majorité de ceux qui y vivent.  Et c’est bien de montrer Barcelone, ville que tout le monde trouve géniââââââle, sous ce jour inhabituel, celui des Chinois, hommes, femmes et enfants, que l’on entasse dans des caves où ils travaillent et dorment ; celui de ces Africains qui vendent à la sauvette des bibelots que tout le monde veut mais que personne ne veut payer.  Barcelone, c’est ça aussi.  Comme Bruxelles, comme Paris, Rome ou Londres. 
Uxbal, c’est un peu nous tous, qui profitons de cette misère, lointaine ou cachée, pour garder la tête hors de l’eau.  Mais quoi qu’on fasse, tout prendra fin, et puisqu’il faut partir, il va falloir dire au revoir, s’apaiser et apaiser ceux qu’on aime.  J’espère avoir le temps de le faire.

mercredi 2 mars 2011

Rencontres ardennaises


Hier soir, l'exposition photographique de José Lopez débutait, on vernissait comme on dit.  José est un photographe animalier.  Les libellules, papillons, colibri, sauterelles l'ont souvent croisé.  Il y a quelques mois, il est parti pour croiser le cerf.  Avant de voir le cerf, il a rencontré des gens. Et le résultat est fameux.  Mais c'est José qui parle le mieux de cette aventure :


Michele m’en parlait depuis longtemps, ‘Allez José, on va écouter le brame du cerf.  Tu pourras faire de terribles pics, fi’.  Vous connaissez Michele, il est vite convaincant, têtu, mais convaincant.  Alors, je me suis laissé convaincre. Sans savoir, mais parfois, il vaut mieux ne pas savoir.

Il était 17 heures quand nous sommes arrivés à Paliseul ; je dis Paliseul pour que vous situiez facilement, mais en fait c’est à Merny que nous nous sommes arrêtés.  Merny, un village de la Province du Luxembourg. ‘Tu verras José, ça va être chouette.  C’est ma famille, on va être comme des rois.’.  On était attendus, mais sans plus de précision.  Ils ont du commencer à attendre et à prendre l’apéritif tôt, en tout cas, ils en avaient exploré une vaste gamme ; il en restait, nous les avons donc accompagnés dans la dégustation.  J’ai vite compris que pour voir le cerf, il allait me falloir attendre un peu et boire un peu plus.  L’intégration passait sans doute par là.  Autant le dire tout de suite, j’ai pas vu de cerf ce jour-là.  Nous sommes allés le traquer, plein d’espoir ; Michele n’arrêtait pas ‘T’inquiètes José, y’en a un qui va arriver’ ; depuis, je sais que s’il est têtu, Michele n’est pas devin.  Et de vins, il en fut question quand nous sommes rentrés, nous en avons bu avant d’aller nous coucher, l’apéritif était terminé, et on en était au pousse-café dans la maisonnée.  Et on a bien fait d’en prendre un et plus... Je croyais avoir déjà eu froid, mais ce qui m’attendait était d’un autre calibre, je me suis couché en me disant que je ne me réveillerais pas et en écoutant Michele ‘On est bien hein José ? Allez bonne nuit, fi’

Ce fut le début d’une aventure, d’une belle et surprenante aventure.  Ce qui est présenté ici, c’est le résultat de 5 week-end passés à Merny ; et vous savez maintenant que ce fut aussi un exercice physique.  Cinq week-end pendant lesquels, j’ai pris des photographies par dizaines, j’avais envie de garder ces visages, ces sourires, ces expressions, ces regards...  J’ai fini par voir et entendre des cerfs ; ‘Tu vois fi, je te l’avais dit’ ; et d’autres animaux, mais je voulais revenir pour ces gens qui m’avaient accueillis, même si parfois de manière rugueuse.  C’est comme ça.

Passer du temps là-bas, c’est avoir retrouvé un monde où c’est ce que vous faites, pourquoi vous le faites, qui vous êtes qui a de l’importance, vous pouvez toujours parler, on vous écoutera, toujours, mais toujours aussi, on attendra que vous montriez ce que vous savez faire.  Passer du temps là-bas, c’est avoir rencontré des travailleurs précaires, des hommes et des femmes qui travaillent plus d’heures en une semaine que certains en un mois, comme ceux qui débitent des stères comme certains taillent deux crayons et qui reçoivent 5 euros la stère, ‘Des peanuts fi !’ s’énervait Michele.  Passer du temps là-bas, ça a été (re)découvrir que des mains d’hommes pouvaient être belles, de voir comment les lieux de socialisation importants que sont les cafés disparaissent, de faire la connaissance de Prout Prout le cochon ; pas besoin de vous expliquer le pourquoi du nom.  Passer du temps là-bas, ça a été redécouvrir les bienfaits des Alka Seltzer et des Nurofen.

‘Je te l’avais dit hein José qu’on serait bien accueillis ! Purée gars, des Rois qu’on était des Rois’.  Les Rois, je crois bien que ce sont ceux que l’on a quittés il y a quelques semaines.

 Voilà qui est dit.  Alors, il ne vous reste plus qu'à aller voir ça. Et vite, c'est jusqu'au 27 mars.
C'est là : Galerie Verhaeren, Centre Culturel De La Communauté Française La Vénerie/Espac Delvaux 7, rue Gratès 1170 Bruxelles Ouvert du mercredi au samedi de 14 à 18 heures et le dimanche de 10 à 13 heures.  José y est tous les samedi après-midi.