dimanche 29 mai 2011

C'est lui là


Je sors de l'exposition de Jeff Wall au Bozar. N'y allez pas.  Ce n'est que mon avis, mais n'y allez pas quand même.  Ou plutôt allez-y, c'est vrai que pour €8 vous saurez ce qu'enculer les mouches veut dire. Enfin, vous ferez comme vous voulez.

14h38 entrée dans l'exposition.  On se balade. On regarde. On écoute (ben oui, il y a un baladeur audio qui vous explique comment on encule les mouches). Je regarde les visiteurs. C'est toujours drôle les gens qui visitent une exposition.  Alors, je sors mon appareil photo et j'attends de cadrer comme il faut.  Dans l'objectif, je vois une dame qui me montre du doigt et qui s'éclipse.  Mon oeil quitte l'objectif.  Un gars en uniforme apparaît.  Il vient vers moi. Pas besoin de connaître le langage des signes pour comprendre que je dois ranger mon appareil.  Je le fais, après tout, il ne fait que son boulot ce monsieur.  On ne peut pas  faire de photo, un point c'est tout, et il me le fait comprendre.  Ce qui me laisse perplexe, c'est cette brave dame qui a été chercher le gardien pour lui indiquer que quelqu'un contrevenait au règlement.

Me voilà rassuré, il y a encore des gens bien. 

mercredi 25 mai 2011

Mozart


Samedi dernier, c'est Lady Gaga qui accompagnait l'attente des voyageurs souterrains bruxellois.  Je ne sais pas qui a eu l'idée de ce truc, mais ça a dû lui rapporter de quoi aller quelques fois au restaurant.

Hier soir, retour tardif à la normale.  23h45.  Station Madou.  C'est un quatuor à cordes qui meuble le vide de la station.  J'ai lu que le choix de la musique classique en soirée, dans le métro, avait été fait pour rendre l'environnement moins agressif, plus calme, moins inquiétant. En descendant ces marches, j'ai repensé à Orange Mécanique  et à Funny Games  et je me suis dit que si des zozos en blanc m'attendaient au bas de l'escalier, la petite musique de nuit serait un bel accompagnement musical à ma mise à mort.

vendredi 20 mai 2011

Se souvenir



On ne fait pas de photos aux funérailles.  On en fait à tous les moments importants de notre vie.  Mais aux funérailles, non.  C'est pourtant un moment important.  Enfin, il me semble. Aujourd'hui, c'est une tante qui s'en allait. Alors, on est là.  On accompagne les tout proches.  On repense aux moments passés avec celle qui, quoi qu'on pense, fait partie de notre vie; les vacances à Oostende, les samedis soirs passés avec mon cousin, la lecture effrayée d'une Bible en bandes dessinées, les dimanches où j'allais avec mon parrain, son mari, au marché et prendre un verre, lui un verre de vin et moi un fanta.

On est assis. On se souvient.  On écoute ce que les uns et les autres ont à dire de celle qui n'est plus.  Mais personne ne prend de photos.  Les photos de funérailles, c'est pour les gens célèbres, ceux qui font l'histoire, ceux qui font vendre des journaux.  Ce matin, personne n'a pris de photos.  Alors, il nous restera des souvenirs, quelques mots, des sons, de la musique, des sourires et des larmes.

lundi 16 mai 2011

C'est pour rire


J'ai vite vu que quelque chose n'avait pas été.  Il s'est passé quoi? Ben j'ai eu un mot... Encore? Et tu as fait quoi?  J'ai rigolé... T'as rigolé?  C'est tout?  Montre...

Il m'a montré le mot dans son journal de classe... qui disait Deux fois en quelques jours, qu'arrive-t-il à Ugo? Il doit arrêter de rire en classe.  En rouge, évidemment. J'ai signé l'affaire.  Je lui ai dit de ne pas s'inquiéter et de rire si cela arrivait, pas tout le temps - Non ça bien sûr qu'il m'a dit - et puis, je lui ai dit que le plus important c'était de ne pas se faire prendre, pour le reste...

Arrêter de rire... à 10 ans... Qu'il rie, et le plus longtemps possible... ça lui évitera de devoir s'inscrire à un yoga du rire quelconque.

mardi 3 mai 2011

1,3°





Demain, mon fils dira son texte d'élocution devant la classe.  Comme sujet, il a choisi la bière.  Comme on dit, un chat ne fait pas de chien; à la limite cela aurait pu être le vin.  Donc la bière.  Il connait ça sur le bout de la langue et des doigts.  Ca va être bien.  Je lui ai préparé une bouteille de bière brune de table pour qu'il puisse montrer ce que c'est.  Madame a dit qu'on pouvait pas goûter la bière...  J'ai beau lui dire que quand j'étais à l'école primaire, on avait droit à de la bière au repas de midi, rien à faire... Oui, mais Madame a dit qu'il y avait quand même de l'alcool et qu'on pouvait pas.  Je me suis obstiné M'enfin, c'est de la Piedboeuf de table... Oui, mais Madame.... J'ai laissé tomber. Mais parler de bière sans en goûter...

Quelle drôle d'époque... C'est vrai que chaque fois que je rappelle que nous recevions de la bière de table au repas, cela surprend; en tout cas, ceux plus jeunes que moi.  Pourtant, c'était le cas.  Il y avait de l'eau et de la bière.  Je n'en buvais que là. Je crois bien que mes vraies premières bières, je les ai bues quand j'avais 17-18 ans.  Cette bière qu'on nous servait ne m'a pas conduit à une carrière d'alcoolique, ni d'ailleurs les camarades de classe que je vois encore. Rien de bien grave semble-t-il.

N'empêche, je me demande ce qu'ils apprennent à l'école...