mercredi 31 août 2011

Rentrée scolaire




Voilà une dizaine de jours que je fais des cauchemars. On s'introduit chez moi pour m'assassiner, des bombes explosent un peu partout dans Bruxelles ou encore je n'ai plus de jambes et je dois courir... Et là, on y est, demain, c'est la rentrée scolaire. Je déteste ça. J'imagine  les Madame a dit, les Il faut ça pour demain, les Il y a un avis pour les classes vertes... et ça m'énerve déjà... vivement le 27 septembre, les vacances de Toussaint et le week-end prochain!

La fin des vacances, c'est un peu comme la fin de la vie, on n'a pas vraiment envie que ça arrive et ça arrive toujours trop vite et on y peut rien. On y peut rien, alors, bien sûr, on a qu'à se dire que comme on y peut rien, autant prendre tout ça avec calme... oui, c'est ça,  rester calme... en tout cas jusqu'au premier Mais Madame a dit...


samedi 20 août 2011

Droit à l'image



Ca arrive régulièrement. Je prends une photo et ça ne rate pas, quelqu'un(e) me demande ce que j'ai pris, s'il (elle) peut voir, que je pourrais demander la permission quand même, enfin ce genre de banalités. Soit.  Souvent, cela s'arrange; je n'ai pas pris de photo du quelqu'un , et si c'est le cas, il est très simple de sauter la photo  et d'en montrer une autre.  La naïveté est très répandue. Je ne montre pas la photo prise mais je l'efface. Jouette mais réglo.

Parfois ça se passe moins bien.  Comme hier nuit.  Métro Rogier.  Une expression sur un mur m'arrête. Je sors l'engin, je cadre, je clic-claque, je regarde, c'est bon.  Un gars fait demi-tour.  J'peux voir ce que t'as fait là? Je lui montre le mur. Ouaih mais montre! Je lui montre. Il tourne les talons. Pas un mot, rien. Ca m'énerve un peu. T'es content? Il s'arrête, se retourne et revient vers moi comme un Lino Ventura en manque d'action. Je marche, j'entends un clic dans mon dos, j'ai le droit de savoir ce qui se passe!! Nos fronts se font face à deux trois centimètres genre footballeurs assurant le spectacle, tempérament méditerranéen dans toute sa splendeur imbécile. Ben t'as vu, y'spasse rien, alors pourquoi tu te mets dans un état pareil? Reste un centimètre... Nos sommes yeux dans les yeux. C'est absurde. Je lui dit C'est absurde... regarde t'es entouré de caméras dans cette station, t'es filmé et photographié sous tous les angles et tu m'emmerdes pour une photo que j'ai pas faite!!  Nos fronts en restent là. Laisse tomber... Il fait demi-tour... Et un excuse-moi? Il s'arrête... serre les poings... Il est temps que je m'en aille.

dimanche 14 août 2011

En route pour de nouvelles aventures



C'était il y a dix ans, je venais de me mettre au lit, je regardais le plafond. Il manquait quelques minutes pour que j'entre dans ma quarante et unième année.  Je me demandais ce qui allait changer.  Les minutes passaient comme elles savent le faire.  J'imaginais que c'était un cap, une ligne à franchir, un changement lent et irrémédiable qui me conduirait vers je ne sais quoi. Mais ce n'est pas vraiment cela qui m'occupait les méninges.  Mon souci était qu'avoir quarante ans signifiait entrer dans l'âge adulte. Alors, je me disais qu'il allait falloir refaire ma garde-robe, m'acheter des pantalons moins ceci et plus cela, mettre une cravate de temps en temps, arrêter de dire et de faire des couillonneries, commencer à prendre les choses au sérieux... les idées défilaient, le programme prenait forme.

C'était avant-hier. Je suis au lit. Je regarde la fenêtre. Il est minuit passé, je suis entré dans ma cinquante et unième année.  Je repense à la nuit d'il y a dix ans. Je ne me souviens pas de tout ce qui s'est passé pendant ces dix années.  Je sais que pas mal de choses ont changé. Des bonheurs, des catastrophes, des séparations, des rencontres, des joies, des déceptions, ... le lot de chacun.  Je porte les mêmes pantalons, je n'ai pas acheté de cravate, j'ai trouvé de nouvelles couillonneries à dire et à faire, je ne prends pas plus les choses au sérieux qu'avant, ou alors, oui, avec le sérieux que met l'enfant à jouer.  J'espère ma route encore longue et aussi surprenante qu'elle l'a été jusque là.   Je ne sais rien de ce qui m'attend dans les heures et les minutes qui arrivent, et ça, c'est vraiment formidable.

 

samedi 6 août 2011


Un samedi après-midi comme un autre, sauf que je suis dans une file à la Fnac. Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour la consommation. J'observe. Un couple. Côte à  côte. Il tient fermement un énième avatar de World of Warcraft, ses yeux pétilles, ses lèvres accompagnent la lecture de la description des batailles à venir.  Elle tient avec précaution Un couple pour la vie. C'est possible!  Ses yeux pétillent. Elle sourit en découvrant les trucs et astuces qu'elle se sent prête à faire pour le garder près d'elle longtemps encore. Lui est à la caisse et s'impatiente. Elle le regarde amoureusement et avance.