lundi 30 janvier 2012

Christophe et Adèle



Et bien, moi je dis Vive la grève!!! Sans la grève, ce matin, je ne serais pas aller mon petit bonhomme de chemin à pied et je ne serais pas passer à côté de ce mur où Adèle parlait à Christophe... quelques feuilles A4 collées à même la pierre dans l'espoir de...

dimanche 22 janvier 2012

Et pourtant ils vivent



J'ai recommencé à aller laver mon linge à la wasserette et je suis soulagé. Si je suis soulagé, c'est que je me méfie des objets. Cela date d'il y a une vingtaine d'années, lorsque, seul, de nuit, dans la maison en travaux, que nous venions d'acheter, où je m'étais réfugié pour être seul et rêver à des lendemains meilleurs, le téléphone, non raccordé, s'est mis à sonner. Un téléphone non raccordé et non branché qui sonne, en pleine nuit, cela remet les idées en place rapidement. Depuis, je me méfie des objets. J'ai eu un lave-linge, que je n'utilisais que quand j'étais chez moi, pas question de le laisser tourner en mon absence, pas envie qu'il décide d'ouvrir la porte-hublot et de laisser l'eau envahir la maison. Cela vaut aussi pour le lave-vaisselle. Oui, je sais, c'est idiot. N'empêche, passez une nuit avec un téléphone non raccordé et non branché qui se met à sonner sans raison, et peut-être qu'ensuite, comme moi, vous ne serez plus certain qu'en notre absence, les objets ne se mettent pas à vivre leur vie.

mardi 17 janvier 2012

Brasse crawlée



 

Les vendredi, en fin de matinée, c’était le jour de la piscine.  J’étais en 6e primaire. Nous allions nager à St Josse, rue Saint-François. Nous allions de Molenbeek à St Josse. Pourquoi si loin ?... je ne sais pas. Les deux instituteurs nous guidaient. Ils nous faisaient immanquablement passer par des rues où les vitrines se succédaient comme les grains d’un chapelet. J’imagine que c’est ce qui nous servait de cours d’éducation sexuelle. C’est la seule année scolaire où j’ai aimé aller nager.

J’ai longtemps cru que nous passions par la rue Verte. Ce matin, j'étais dans le quartier, j’avais du temps, je me suis baladé … ce n’est pas celle-là… Alors... Rue Dupont ? Rue Linné ?... Je ne sais pas. Cela y ressemble, mais près de quarante ans ont passé et même si le quartier n’a pas vraiment changé, ma mémoire a retenu des néons rouges, des visages, des bottes, des cuisses, des bouts de seins, mais très peu de la topographie du quartier. J’ai encore le temps. Je ne me presse pas.  Je redescends vers la Gare du nord. Il y a davantage de monde dans la rue d’Aerschot. Le soleil brille.



mardi 10 janvier 2012

En fin de compte



... ça arrive parfois, on se dit que finalement rien n'a d'importance, qu'on devrait s'en fiche... Et puis, non. On a vieilli. Certains soirs, tout se fait lourd et moche et sans intérêt. Et on se dit qu'on finira seul. On sort et il fait sombre et il fait frais et il fait humide. On rentre. On a oublié pourquoi on est sorti et on est revenu sans rien. Le frigo est vide, le pain est dur. Pas d'eau. Pas de bière. Pas de vin. Il reste du lait et du café. Alors, on change de pièce. Là aussi c'est sombre, là aussi c'est frais. On tombe dans le canapé. Il n'a pas l'air heureux de nous revoir, alors, on se relève et on s'en va s'installer ailleurs.  On se laisse aller. On s'endort. On se réveille. Toujours sombre, toujours frais. On se dit qu'il est l'heure d'y aller. On se lève. On regarde derrière soi. Encore une fois.

dimanche 8 janvier 2012

Nature



C'est pour ça que j'aime ouvrir les yeux le matin... ne pas savoir de quoi la journée sera faite. Hier. Au hasard des "amis" et des photos sur fb, je laisse un commentaire sur une photo. On échange. Quelques compliments plus tard, il est convenu que je lui tirerai le portrait un de ces quatre. On s'organise, on remet plus d'une fois. Hier donc. J'arrive dans les beaux quartiers. Hors d'haleine, j'ai pas bien évalué mon temps et entre les achats pour le repas du lendemain et les quelques livres dans lesquels j'ai plongé le nez dans les librairies que j'ai trouvées sur la route, j'arrive avec du retard et je n'aurai pas beaucoup de temps, mais trop tard pour annuler.On s'installe. On papote. On fait connaissance. "J'aimerais que tu me prennes en photo nue dans mon jardin"... Vous me connaissez (ou pas), j'ai l'esprit vif, mais il arrive que ... J'intègre l'information et les paramètres de ce qui va suivre... "Oui, très bien, on y va..." Je sors mon appareil. On redescend les deux volées d'escalier, passage par la cave et nous voilà dans le jardin. Le temps que je règle la machine, elle est nue et va d'un côté à l'autre du jardin. C'est un jardin de ville et c'est l'hiver... c'est-à-dire que nous sommes entourés de bâtiments et de fenêtres... Je zoome. Je clique. Il fait doux. Elle continue d'aller d'un coin à l'autre. Une vingtaine de photos plus tard, je dis que voilà, que c'est bien, qu'il y a ce qu'il faut. Elle se rhabille. Je remballe mon appareil et nous remontons chez elle. Je ne m'attarde pas, il me faut aller chez le fromager.


vendredi 6 janvier 2012

Weight Watcher



Le poids, le poids, le poids... pesé, soupesé... on l'est depuis qu'on est sorti du ventre de sa mère. Vous êtes à peine arrivé que paf!, on vous met sur la balance et on évalue si vous avez un bon poids ou pas. C'est un beau bébé! Et puis, plus tard, à l'école, à la visite médicale, avant ou après la cuti, on vous pèse encore. Va falloir maigrir mon gars! Et ça n'arrêtera pas là. Même chez vous, vous verrez un jour une balance apparaître et ce sera le temps de la dictature du Je ne mange pas ci, je ne mange pas ça... Le plaisir d'être seul, c'est aussi, pour moi, celui de ne plus avoir à supporter la balance dans la salle de bain, le matin alors qu'on a qu'une envie, étaler du chocolat sur une tranche de pain.

jeudi 5 janvier 2012

Regards d'enfant


Hier, nous sommes retournés dans le dernier quartier où nous avons vécus, mes enfants et moi, le bout de l'avenue Bockstael, Stuyvenbergh, comme ils disent. Alors, quand j'ai dit que nous allions mangé une pita à Stuyvenbergh, hier, c'était devenu le plus beau jour de la semaine.Dans le snack, il y avait la petite fille du patron. Elle regardait son papa qui travaillait avec les yeux d'une enfant de cet âge, pour qui son papa est le plus beau, le plus fort, le plus tout ce qui existe. Je la regardais aller et venir, elle finissait toujours par le regarder accueillir et servir les nouveaux clients. Cela m'a fait penser à ce que m'a raconté une amie, qui suivaient en médiation pénale quelques incarcérés. L'un d'eux lui avait raconté un braquage. Il était entré dans une station-service et avait demandé la caisse, il s'était rendu compte qu'il y avait du monde qu'il n'avait pas vu, une femme et un enfant. Le regard de l'homme derrière le comptoir lui a fait comprendre que c'était sa famille. L'enfant devait regarder son papa qui accueillait et servait les clients qui arrivaient de la même manière que la petite fille du snack. Le braqueur a pensé à son fils. Il s'est dit qu'il ne pouvait pas humilier un père devant son enfant comme ça, ça laisse des traces, il faut qu'un fils soit fier de son père qu'il disait. Il est parti, sans rien emporter.

mardi 3 janvier 2012

Monte-là dessus


Dans la grande série des faites comme je dis, pas comme je fais, promenons-nous à la station de métro Botanique. Dans le couloir qui mène de la station de métro aux ministères situés de l'autre côté du boulevard Botanique; et qui est fréquemment fermé les week-end... ben oui, les fonctionnaires doivent éviter de prendre froid, et le week-end ils ne sont pas nombreux...; dans ce couloir donc, il y a une exposition de panneaux réalisés par Chais'art, une dizaine de variations humoristiques sur le thème de la mobilité en chaises roulantes. Et ben vous savez quoi...? c'est pas évident d'en sortir de cette station quand on voyage en chaise roulante justement.   Et le berger d'avoir répondu à la bergère...

 

lundi 2 janvier 2012

Commencer l'année un dimanche



Commencer l'année un dimanche, c'est commencer l'année par ne rien foutre. On lit les messages internet ou téléphonique que l'on reçoit et qui tous nous souhaitent le meilleur pour les jours à venir. Ceux qui ne vous aiment pas ne vous disent rien et c'est aussi bien. Avant, il fallait attendre que le facteur apporte une carte de voeux. C'est fini ou presque.  Et ça c'est bien, parce que, franchement, à part l'un(e) ou l'autre de qui on aimerait recevoir une lettre, une carte, un mot quelconque écrit sur un papier, on est bien content de recevoir ces voeux en (quasi) temps réel et de pouvoir y répondre par un message commun qui fait, plus ou moins, message individuel.

Et puis, on boit de l'eau et du café, parce que même si on est resté chez soi avec les enfants, on a picolé, un peu, mais quand même. Et puis, on mange ce qui reste de la veille. Des pâtes farcies et du ragù de canard, quelques fromages, un fond de bouteille de rouge et de vin de coing. Il faut bien vider les bouteilles, une des résolutions de ce début d'année c'est pas de gaspillage, alors on vide les bouteilles.

Et on fait la sieste, la première de l'année. On somnole plus que l'on ne dort, mais ça fait du bien, et tout autour les enfants, qui regardent la télévision, rendent ce moment d'absence encore plus précieux.


 Et le soir on sort. On va se trémousser. On boit. On rit. On mange. 2012 commence et la vie continue. On se fait tirer le portrait. La photo arrivera sur facebook ou ailleurs, comme  d'autres, alors, on se dit que tant qu'à faire on la mettra soi-même. On se prend en photo sur l'écran de l'appareil d'un autre...  tout cela est absurde.