lundi 31 janvier 2011

L'ennemi dans la glace


Ce matin, j'avais la tête de Moubarak.  6 heures, réveil, quelques notes de musique, et des nouvelles du vaste monde, puis direction la salle de bain. Et là, l'horreur!! Face à moi, il y a Hosni Moubarak. J'ai pourtant passé une bonne nuit... mais là... la gueule... sous les yeux, des pattes d'oies surgavées, des bajoues de hamsters survitaminés et la lèvre inférieure qui joue avec le menton... heureusement, j'ai gardé mes cheveux... La douche n'arrange rien.  Je réveille les enfants... Quoi déjà? Nooooon, j'ai pas envie... Moi non plus... Et on se retourne...   Laissons passer l'orage que je pense... Retour dix minutes plus tard.  Je n'ai pas plus de succès. Bon, j'ouvre la fenêtre et je retire leur couette.  Ca bouge, mais ça rouspète.
Vingt minutes plus tard, ils arrivent dans la cuisine.  Y'a plus de choco pops?  La Nutella est dure! Y'a plus de couteaux propres!! J'aime pas ce pain!! Je termine mon café, l'air de rien.  Tu veux quoi dans tes sandwiches?  Pas de réponse.  Répétition.  Y'a quoi?  Jambon, fromage, salami... Je veux de l'américain! Il n'y en a pas... Oui, mais moi je veux de l'américain! Oui, mais... C'est toujours la même chose... pas la peine de demander alors hein, mets ce que tu veux! Ma main s'aplatit sur la table, tout ce qu'il y a dessus sursaute... Ca suffit!! Leur menton trempe dans leur chocolat chaud, ils sourient.  Le reste se passe au pas de course.  Retour à la salle de bain... rien n'a changé, enfin oui, j'ai un triple menton... Moubarak dégage, j'aime pas ta tête! Mes enfants non plus.


dimanche 30 janvier 2011

Tron commun



Tron... j'ai vu ça, il y a presque 30 ans.  A l'époque, on parlait de révolution cinématographique, un peu comme avec Avatar aujourd'hui.  Et on parlait surtout de Bruce Boxleitner, qui a complètement disparu depuis.  Pas Jeff Bridges.  Soit, si je vous parle de Tron, c'est parce que, ce matin, je suis allé voir Tron : legacy.  En soi, rien de passionnant, sauf que j'y suis allé avec mon Ugo de fils de 10 ans.  Tron, ça m'avait franchement fait bander à l'époque.  J'ai vu et revu.  Cela fait partie des moments importants de ma carrière de spectateur.  Alors, aller voir la suite avec lui... c'était comme une étape dans son éducation.  J'avais envie de voir si ça lui plairait.  J'avais envie de répondre aux questions qu'il poserait.  J'avais envie. Visuellement, c'est pas mal.  Pour le reste, on patauge entre Matrix et Rollerball.  Il est pas dupe Ugo, il en a vu d'autres.  Il m'a dit que ça lui avait plu.  Mais je le connais comme si je l'avais fait, et je me doute qu'il dit cela pour me faire plaisir, il n'a sans doute pas envie de m'enlever la joie que j'avais à l'emmener.  Quant aux questions, il n'y en a eu qu'une... Qu'est-ce qu'on mange?

mardi 25 janvier 2011

Michel Clair


Vous me direz pourquoi?  Et je vous dirai que je ne sais pas.  Mais je suis amoureux de Michel Clair.  Que les choses soient claires... j'aime Michel Clair photographe, l'autre je ne le connais pas.  Je suis allé au vernissage à la Galerie Verhaeren, qui partage un espace commun avec la Venerie (c'est ici et il faut y aller!). J'aime donc Michel Clair photographe... Pourquoi? Aucune idée.  Mais chaque photo, ou presque, me met dans un état ... comment dire ... de contentement rarement connu ... Oui, je sais, c'est pas bien d'être content et de se sentir bien en regardant une "oeuvre"; il faudrait réfléchir, se poser des questions, se demander pourquoi...; bollocks!!! J'ai pris ça dans la figure sans savoir quoi faire, quoi dire, quoi penser... mais!! mais ça m'a mis la tête à l'envers... On se dit mais bon sang comment il a fait?  qui sont-ils? qui sont-elles?  Chaque cliché est une histoire, un monde, un coup de boule... je sais pas... mais je ne reste pas tranquille quand je suis devant une photo de Michel (tu permets que je t'appelle Michel?), ça me chambouliotte....
Alors, ce vernissage, si en plus, vous en retrouvez que vous n'avez pas vus depuis trop longtemps et que vous décapsulez à tout va et que vous vous dites que décidément c'est un beau moment... et bien, je vous dis que j'ai passé une belle soirée... à me faire retourner dans tous les sens par Michel Clair, à partager joyeusement des histoires passées et à venir avec José et Michele.  Un instant de bonheur quoi.

lundi 24 janvier 2011

Mauvais timing


Samedi soir, j'ai assisté à la présentation de 'Une vie de zinc' au Thé au Harem, joli café dans la chaussée de Louvain. Les deux auteures - Josette Halegoi et Rachel Santerne - étaient venues présenter quelques résultats de cette enquête (commande de la Française des Jeux) et leur méthode de travail, le récit de vie et la trajectoire de vie, dont Vincent de Gaulejac, qui préface, est un des initiateurs. Tout cela animé de voix de maître par Paul Hermant.

Avoir donné la parole aux patron(ne)s de bar-tabac - une exception française - est une excellente idée, car comme le dit l'un d'eux, on écoute des histoires toute la journée, mais nous, qui nous écoute?  Je n'ai pas lu livre, je l'ai feuilleté et j'ai pris plaisir à regarder les photos de Fabrice Dimier, troisième auteur, je ne peux donc en dire grand chose.  Par contre, je suis resté sur ma soif quant à la présentation, car si le bar, café, bastringue - espace mi-public, mi-privé, un sas entre le travail/le dehors et la maison/le dedans -, a une fonction de lien social  est un lieu où rencontrer, où se faire une place, avoir un rôle, où être reconnu, il reste la face plus sombre, celle faite d'alcoolisme, de dettes de jeux, de petits ou de grands drames, qui s'y déroulent et qui font aussi partie de la vie.  Pas de mot, ou si peu, sur cela.  Reste donc à lire le livre.

Et puis...  un patron de bar m'aurait sans doute été utile dans le quoi faire dans la suite de la soirée.  Deux anniversaires où l'on promet d'aller.  On commence par l'un alors que l'on aurait du commencer par l'autre. On arrive, on embrasse, on donne le cadeau, on boit un coup. Oui oui, on s'en va... mais on reviendra plus tard... Il est tard.  On rate un tram.  On attend.  Suite à un accident de personne le trafic est interrompu le haut parleur sonne la retraite.  Direction la gare, il y aura bien un train pour me conduire jusqu'à la gare de Schaerbeek.  L'espoir fait marcher. Gare du Midi, rien n'est plus disponible... J'envoie mes plus sincères excuses et je fais demi-tour. Il reste du vin de l'autre côté.

Quelques bouteilles plus tard, on reste à 4 ou 5 attablés dans la cuisine.  Il est 3h30.  Quelqu'une tranche du rosbeef et remplit une assiette commune.  On y plonge les doigts  On rajoute de la moutarde.  On boit encore un peu.  Il est bientôt 5 h.  Je ne suis pas patron de bar, j'ai écouté quelques histoires, je ne sais pas si on a écouté les miennes.


vendredi 21 janvier 2011

Dédicace



Dans la bouquinerie Evasions2, il y a une exposition qui propose les pages dédicacées de livres offerts en cadeau ou envoyés à des journalistes.  Comme le dit le texte de présentation, voilà du privé, parfois de l'intime, rendu public.  C'est cet aspect qui a motivé cette exposition (allez-y voir bien sûr, Evasions2, rue du Midi, 147 à Bruxelles).

Je vais souvent chez les bouquinistes. Pour les prix, bien sûr, mais aussi pour ce qui a été oublié dans les livres. Il y a cette carte laissée dans un roman d’amour. Elle dit : Bon courage, minou chéri. Reviens vite pour que nous puissions profiter de quelques jours de repos à nous deux. Je t’aime. Moi.  J'aime bien trouver ces mots qui sont souvent des histoires, des histoires qui continuent ainsi après avoir pris fin.

Mais, cela m'énerve toujours de tomber sur des livres dédicacés à des critiques-journalistes. Par exemple, dans un exemplaire de 'Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet' de Antoine Bello, je trouve un bristol avec Cher Jean-Claude Vantroyen, difficile d'imaginer un roman plus différent des Falsificateurs que celui que vous tenez entre les mains.  Il y est question du cerveau humain, de la mémoire, d'Agatha Christie et, surtout, des mots à travers lesquels nous découvrons le monde. J'espère qu'il vous plaira. Amicalement, Antoine. Je ne sais pas si cela lui a plu, en tout cas, il s'en est débarrassé.  Cela m'énerve de tomber sur ces dédicaces, car j'imagine que ces journalistes-critiques auraient pu donner ces livres dans des bibliothèques ou à qui ne peut se les payer plutôt que de les revendre. Naïveté sans doute.


jeudi 20 janvier 2011

Cancan dira-t-on


Depuis quelques jours, je fais la une des cancans et autres ragots, et tout ça pour pas cher.  Pointez-vous avec un suçon au bureau, chez des amis ou dans la famille et vous allez voir ce que vous allez voir et entendre.  C'est qui? C'est quoi? Oh Oooh! accompagneront des regards furtifs et intéressés.  Alors, surtout, ne rien répondre ou rester vague Je ne sais plus... ou mystérieux Mon mari... Oui oui, c'est puéril, d'accord, mais quoi quand on a rien de mieux à faire valoir on fait avec ce qu'on a.

samedi 15 janvier 2011

Pour quelques euros de moins




Samedi matin, c’est souvent lessive, la wasserette se trouve à 50 mètres de chez moi, il suffit d’aller mettre le linge dans une machine, de rentrer et de ne pas oublier d’aller le rechercher, 40 minutes et c’est propre.  Je reviens trop tôt, 5 minutes à patienter.  Il m’a salué et est entré avec moi, il m’emmène dans un coin.  Il me rappelle que nous sommes voisins, il me dit qu’un huissier viendra chez lui pour saisir quelques objets. ‘Il vient lundi’ Il me dit qu’il sollicite quelques personnes du quartier pour réunir la somme demandée, aller la déposer à la poste.  Je lui demande d’attendre le temps que je ramène les vêtements chez moi. Nous allons à la banque et je lui donne ce que je peux. Il me dit qu’il me rendra l’argent tel jour, que je le sauve, que…, que... Il part pour la poste.

Cela m’a fait repenser à un événement, il y a quelques années.  Un homme traverse la rue et vient vers moi.  Je sais que j’ai une tête d’abruti, dès que quelqu’un souhaite demander quelque chose, c’est pour moi, alors pourquoi pas lui… Il m’aborde, il parle vite, très vite.  Il me raconte que sa petite fille est malade, qu’il doit acheter des médicaments, qu’il n’a pas d’argent, que c’est urgent, que c’est important, qu’il a la prescription, qu’il doit trouver une pharmacie,… je l’interromps et je lui donne ce que j’ai sur moi.  Il se tait. ‘Et vous ne voulez pas voir la prescription ?’ Non.  ‘Vous êtes le seul qui n’a pas demandé à voir la prescription…’  Je lui dis que je m’en fiche.  Que s’il me raconte des bobards, c’est son problème, que ce serait moche mais que bon…
 
Ce matin, je ne savais pas non plus.  Je me dis simplement que faire ça, je ne pourrais pas … si j’avais besoin d’argent, je pense que je n’y arriverais pas, je ne saurais pas demander. Je crois que je forcerais un peu la main aux gens, que je leur ferais peur. Je crois que je volerais, mais demander, je ne saurais pas.



jeudi 13 janvier 2011

Pour du beurre



Aujourd'hui, j'ai volé du beurre.  J'avais une bonne heure à devoir attendre.  Il y avait une vaste salle avec du monde, j'ai eu envie d'y manger.  Il y avait le choix.  Ce sera une soupe avec quelques bouts de pain.  Il y avait un panier rempli de portions de beurre emballé.  Une petite ardoise indiquait O,79€... 0,79€ pour 3 grammes de beurre... J'ai mis du temps à reprendre mon souffle... 0,79€ pour 3 grammes de beurre... J'ai ouvert la poche de mon imperméable et j'y ai jeté une poignée de beurre.  Je n'ai pas compté, mais il y en avait bien pour 5€,  plus que le prix du bol de soupe.  Elle m'a paru meilleure.  Elle manquait de sel, alors tant qu'à faire, j'ai emporté la salière aussi.


mardi 11 janvier 2011

It's raining again


Un temps de pluie comme ça, c'est un temps à prendre le tram. Par ce temps, j'aime bien prendre le 94, sans doute celui qui a le trajet le plus long et le plus contrasté (http://www.stib.be/irj/go/km/docs/horaires/94/schema/20100628/94_1.gif).  En fonction de l'heure, on aura les écoliers/étudiants, les nettoyeuses, ceux qui sont en congé, ceux qui font leurs courses, etc.  C'est le début de la fin de l'après-midi.  Je ne regarde pas qui parle, j'écoute, je note un mot sur trois et un poème prend forme.  Je regarde les voitures à l'arrêt.  J'entends le klaxons des impatients.  Je regarde les mères qui se dépêchent et tirent leur enfant par la main. Et puis, somnoler, perdre connaissance en se demandant où l'on se réveillera.

samedi 8 janvier 2011

Beer is the answer


Au pot de Nouvel-An, au bureau, les questions ont tourné autour de la neige et de ce que l'on avait fait durant cette semaine de repos.  Quand on me demandait, ma réponse tenait en quelques mots : J'ai bu et j'ai rédigé mon testament.  Les deux vont bien ensemble.  C'est évidemment le genre de phrase qui fait se terminer rapidement une conversation, mais bon, je n'ai jamais su mentir. Si la rédaction dudit testament tient en peu de phrases et quelques bibelots, les verres eux furent plus nombreux et ont des suites parfois inattendues.
Ainsi, l'autre matin, short message sur mon écran disant que j'avais promis d'appeler mais qu'on attendait toujours.  C'est là qu'on se dit qu'il faudrait des Responsible Young Walkers pour accompagner qui n'a pas de voiture mais qui n'est pas plus lucide que le conducteur moyen après une dizaine de verres au contenu variable. Soit.  Voici donc les images qui reviennent péniblement, des images montées au petit bonheur la chance... je ne sais plus quoi, ni qui, j'ai simplement le souvenir de l'endroit. Rendez-vous est pris.  Nous nous reverrons donc.
Et nous nous sommes revus.  Cela aurait pu être n'importe qui d'autre.  Je ne me souviens de que dalle.  Nous avons peu parlé, je ne sais toujours pas ce qui a pu se passer; à mon avis, vu mon état, rien grand chose.  Comme le hasard et Dieu existent et se confondent, un ami est entré dans le bar au moment où la conversation en était à 'Et tu fais quoi comme boulot?' J'ai inventé taximan et dit que justement mon collègue était arrivé et que je devais partir.  J'ai dit à bientôt!, me suis précipité vers l'ami avant qu'il ne commande et l'ai poussé dehors. Je venais bien sûr de lui raconter que je ne savais pas conduire...


jeudi 6 janvier 2011

L'homme sans lacets


Il y a ceux à qui on fait les poches. Et il y a ceux à qui on fait les pieds. Il s'est endormi. Il s'est déchaussé par réflexe, comme quand on remonte la couverture parce qu'on a froid. Il ne le sait pas encore, mais quelqu'un a emporté ses lacets. Par jeu. Par méchanceté. Par besoin. Qui saura?


mardi 4 janvier 2011

Eclipse my ass



Il est passé 10h40.  Cela fait plus d'une heure que je suis devant un ciel nuageux à attendre de voir le soleil se faire bouffer par la lune.  Oui, on sait, l'attente gnagnagna... ça c'est si ce que l'on attend pointe son nez... Mais non, tout ce temps pour voir arriver le soleil complètement complet.  J'ai gardé le cliché pour bien râler.  Et le meilleur du râlage était à venir.  Le meilleur, c'est quand j'ai vu tous les clichés - maaaaagnifiiiiques évidemment - de l'éclipse que l'on trouve partout, jusque sur le moindre recoin d'un profil facebook... , même ma fille de 12 ans a réussi à lui tirer le demi-portrait.


dimanche 2 janvier 2011

Se laisser prendre encore et encore



J'y ai cru.  On se laisse facilement avoir. Moi en tout cas. Je me disais bon, allez, plus que quelques heures et on est en 2011, une bonne raison de faire autrement, de voir autrement, une fois encore... Rentré à pas d'heures, j'ai laissé passer le premier jour en disant que ça ne comptait pas, que je n'avais pas les idées claires. Et aujourd'hui... rien.  C'est pareil. Pourtant j'y ai cru, comme quand j'approche mes lèvres d'autres lèvres, comme quand je  pénètre un autre corps pour la première fois, je me dis que ça va être différent, que ça va être mieux, qui sait. Et puis, non.  Tout est pareil.  La chaudière fuit toujours, mes clés sont je ne sais où et demain c'est lundi. Et même cette photo que j'aime bien, que j'ai prise au début de ma passion pour la photographie, je découvre qu'elle a déjà été prise par un autre il y a longtemps - http://www.liveauctioneers.com/item/2344438 - en mieux, en plus... en beaucoup plus...