lundi 13 septembre 2010

Des hauts et des bas





L’autre matin, je devais aller parler dans le poste. C’est nouveau. Une chronique qu’on m’a dit de faire.  Sur quoi ? J’ai su tard, mais j’ai su. Pour une première, on peut dire que j’étais gâté... Les islams européens. L’islam... je me suis dit qu’à tous les coups il allait falloir que je parle chiffon, bout de tissu, vêtement... foulard quoi... Je me suis dit que je n’avais pas vraiment le choix... Mais non, pas encore le foulard ! Pas question de le tourner et le retourner encore une fois dans tous les sens possibles et imaginables... Alors, j’y suis allé franco... niqab, burqa, hijab, tchador, voile, foulard... Voilà c’était dit, fini, on en parlerait plus... Je veux bien parler fringue, mais training... ou survêtement (ou survet) en fonction de qui le porte.

Si je vous demande comment sont habillés les jeunes gars des quartiers, vous me direz, sans doute, training, chaussettes blanches et chaussures de sport. Et vous aurez raison.  Mais en partie seulement, car on ne voit, chez eux, que le bas du training..., le haut, chez ces jeunes gars, c’est une veste à capuche ou un blouson de cuir.  Mais alors, il est où le dessus du training ?

Le dessus du training, il est porté par d’autres.  Ceux qu’on appelle « bobos », jeunes ou pas, garçons ou pas, avec lunette de designer allemand ou pas.   Il y a ainsi une catégorie de personnes qui ne portent que le haut du training. Pas les mêmes hauts, pas des mêmes couleurs. Pantalon bleu foncé ou noir ligné de blanc sur le côté pour les uns. Jaune, rouge, vert flashy ou bleu ciel ligné sur les bras pour les autres.

Chacun est reconnaissable.  C’est le but finalement.  Se reconnaître et s’accepter.  Les uns passent pour clowns. Les autres pour branchés.  On va à l’école en pantalon de training et on passe pour un looser. On va travailler en veste de training et on passe pour un créatif qui ose.  Les uns sont Nike les autres pas.  Ah la mode ...

Apparemment, impossible de combiner le bas et le haut.  Pourtant, de plus en plus, les bas et hauts de training se retrouvent dans les mêmes quartiers.  Des ateliers abandonnés sont transformés en lofts et sont habités par les hauts de training qui prennent peu à peu possession des quartiers où vivent les bas de training.  On se regarde. On se jauge. On ne partage pas le même monde.  On fait parfois affaire autour de certains produits, alimentaires ou non. Pas plus. En tout cas, on ne change pas de tenue.

Le vêtement, quel qu’il soit, sert à se positionner, à marquer son appartenance et son territoire.  Il y a le vêtement qui sera valorisé et celui qui sera stigmatisé.  Alors, un petit effort les gars... achetez et portez des haut de training... c’est pas compliqué quand même !! Sinon, vous allez encore dire qu’on vous en veut... Mais non, mais habillez-vous comme il le faut bon sang !!  Voilà, je n’aurai pas parler du foulard... quoi que...








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