samedi 15 janvier 2011

Pour quelques euros de moins




Samedi matin, c’est souvent lessive, la wasserette se trouve à 50 mètres de chez moi, il suffit d’aller mettre le linge dans une machine, de rentrer et de ne pas oublier d’aller le rechercher, 40 minutes et c’est propre.  Je reviens trop tôt, 5 minutes à patienter.  Il m’a salué et est entré avec moi, il m’emmène dans un coin.  Il me rappelle que nous sommes voisins, il me dit qu’un huissier viendra chez lui pour saisir quelques objets. ‘Il vient lundi’ Il me dit qu’il sollicite quelques personnes du quartier pour réunir la somme demandée, aller la déposer à la poste.  Je lui demande d’attendre le temps que je ramène les vêtements chez moi. Nous allons à la banque et je lui donne ce que je peux. Il me dit qu’il me rendra l’argent tel jour, que je le sauve, que…, que... Il part pour la poste.

Cela m’a fait repenser à un événement, il y a quelques années.  Un homme traverse la rue et vient vers moi.  Je sais que j’ai une tête d’abruti, dès que quelqu’un souhaite demander quelque chose, c’est pour moi, alors pourquoi pas lui… Il m’aborde, il parle vite, très vite.  Il me raconte que sa petite fille est malade, qu’il doit acheter des médicaments, qu’il n’a pas d’argent, que c’est urgent, que c’est important, qu’il a la prescription, qu’il doit trouver une pharmacie,… je l’interromps et je lui donne ce que j’ai sur moi.  Il se tait. ‘Et vous ne voulez pas voir la prescription ?’ Non.  ‘Vous êtes le seul qui n’a pas demandé à voir la prescription…’  Je lui dis que je m’en fiche.  Que s’il me raconte des bobards, c’est son problème, que ce serait moche mais que bon…
 
Ce matin, je ne savais pas non plus.  Je me dis simplement que faire ça, je ne pourrais pas … si j’avais besoin d’argent, je pense que je n’y arriverais pas, je ne saurais pas demander. Je crois que je forcerais un peu la main aux gens, que je leur ferais peur. Je crois que je volerais, mais demander, je ne saurais pas.



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