lundi 24 janvier 2011

Mauvais timing


Samedi soir, j'ai assisté à la présentation de 'Une vie de zinc' au Thé au Harem, joli café dans la chaussée de Louvain. Les deux auteures - Josette Halegoi et Rachel Santerne - étaient venues présenter quelques résultats de cette enquête (commande de la Française des Jeux) et leur méthode de travail, le récit de vie et la trajectoire de vie, dont Vincent de Gaulejac, qui préface, est un des initiateurs. Tout cela animé de voix de maître par Paul Hermant.

Avoir donné la parole aux patron(ne)s de bar-tabac - une exception française - est une excellente idée, car comme le dit l'un d'eux, on écoute des histoires toute la journée, mais nous, qui nous écoute?  Je n'ai pas lu livre, je l'ai feuilleté et j'ai pris plaisir à regarder les photos de Fabrice Dimier, troisième auteur, je ne peux donc en dire grand chose.  Par contre, je suis resté sur ma soif quant à la présentation, car si le bar, café, bastringue - espace mi-public, mi-privé, un sas entre le travail/le dehors et la maison/le dedans -, a une fonction de lien social  est un lieu où rencontrer, où se faire une place, avoir un rôle, où être reconnu, il reste la face plus sombre, celle faite d'alcoolisme, de dettes de jeux, de petits ou de grands drames, qui s'y déroulent et qui font aussi partie de la vie.  Pas de mot, ou si peu, sur cela.  Reste donc à lire le livre.

Et puis...  un patron de bar m'aurait sans doute été utile dans le quoi faire dans la suite de la soirée.  Deux anniversaires où l'on promet d'aller.  On commence par l'un alors que l'on aurait du commencer par l'autre. On arrive, on embrasse, on donne le cadeau, on boit un coup. Oui oui, on s'en va... mais on reviendra plus tard... Il est tard.  On rate un tram.  On attend.  Suite à un accident de personne le trafic est interrompu le haut parleur sonne la retraite.  Direction la gare, il y aura bien un train pour me conduire jusqu'à la gare de Schaerbeek.  L'espoir fait marcher. Gare du Midi, rien n'est plus disponible... J'envoie mes plus sincères excuses et je fais demi-tour. Il reste du vin de l'autre côté.

Quelques bouteilles plus tard, on reste à 4 ou 5 attablés dans la cuisine.  Il est 3h30.  Quelqu'une tranche du rosbeef et remplit une assiette commune.  On y plonge les doigts  On rajoute de la moutarde.  On boit encore un peu.  Il est bientôt 5 h.  Je ne suis pas patron de bar, j'ai écouté quelques histoires, je ne sais pas si on a écouté les miennes.


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