mercredi 30 mars 2011

Parfois j'aimerais être Keith Jarett



Y’a des jours où je comprends Keith Jarrett.  Ce matin, par exemple.  Keith Jarrett, c’est le psychopathe de velours qui arrête de jouer, ferme son clavier et quitte la scène, quand quelqu’un dans la salle tousse un fois de trop, c’est-à-dire une fois.  Et bien moi, ce matin, j’aurais aimé être sur une scène, devant un piano pour pouvoir quitter le tram qui ressemblait davantage à un sanatorium encombré de tuberculeux en fin de parcours qu’au véhicule électrifié qui d'habitude me conduit tranquillement au boulot.  Oui, je sais, un piano dans un tram, c’est pas  courant, mais bon, c’est un détail.  Ce furent dix minutes autant horribles qu’horripilantes.  Etre cerné par des gorges irritées qui l’expriment à tout va, c’est bon 15 secondes, pas plus. Pour peu, on en viendrait à espérer une contamination à je ne sais quelle substance qui entraînerait la mort dans la minute pour avoir la paix. Et vite. Quitte à y passer aussi, mais tout plutôt qu’en entendre davantage. Plus ça montait, plus ça toussait.  A croire qu’ils s’étaient donné le mot.  Eh demain 8h, rendez-vous dans le 82 pour répéter l’ode au crachat.  J’en suis sorti vivant, mais énervé. Fallait que je me calme, alors, je suis allé chez Panos et j’ai piqué un sandwich Touriste à 2,80.  


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