vendredi 4 mars 2011

Papa... como se escribe ...?



Il m’arrive de me demander comment je partirai, ce que je porterai comme vêtements, quels seront les derniers mots que j’aurai dit, à qui...   Je ne serai, normalement, plus là pour le savoir, et cela pourrait ne pas avoir d’importance, pourtant, j’y pense.
Et j’y ai pensé pendant et après avoir vu Biutiful.  Uxbal sait qu’il va mourir, il ne lui reste que trop peu de temps.  Il va essayer, encore et encore, de mettre un peu plus de paix entre lui et le monde qu’il va quitter. Il ne maîtrise rien et les événements sont là pour l’empêcher d’y parvenir.  Et il s’accroche, et il essaye.  Le film ne parle pas que de cela, mais c’est cela qui m’a touché.  Je me suis vu prendre mes enfants contre moi et tenter de leur transmettre un peu d’espoir, un peu de tranquilité.  J’ai repensé à mon fils qui, il y a quelques semaines, s’inquiétait de me voir aussi souvent malade, la crainte de me voir disparaître devait certainement être là. J’ai fait ce que j’ai pu pour le rassurer, mais on en fait jamais assez.
Il y a donc cet homme, Uxbal, qui n’a pas eu de père.  Cet homme qui tente de se sauver et de sauver quelques autres de l’horreur que deviennent les villes pour qui vient, de loin, y trouver l’espoir de vivre, et qui deviennent l’horreur pour la majorité de ceux qui y vivent.  Et c’est bien de montrer Barcelone, ville que tout le monde trouve géniââââââle, sous ce jour inhabituel, celui des Chinois, hommes, femmes et enfants, que l’on entasse dans des caves où ils travaillent et dorment ; celui de ces Africains qui vendent à la sauvette des bibelots que tout le monde veut mais que personne ne veut payer.  Barcelone, c’est ça aussi.  Comme Bruxelles, comme Paris, Rome ou Londres. 
Uxbal, c’est un peu nous tous, qui profitons de cette misère, lointaine ou cachée, pour garder la tête hors de l’eau.  Mais quoi qu’on fasse, tout prendra fin, et puisqu’il faut partir, il va falloir dire au revoir, s’apaiser et apaiser ceux qu’on aime.  J’espère avoir le temps de le faire.

2 commentaires:

  1. tu sais Massimo?
    j'aime bien tes billets
    (même si je mets rarement un com...)

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  2. Mais merci (je crois bien que je procède de la même manière chez toi ;O) )

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