jeudi 28 octobre 2010

J'irai chanter comme Paul Louka



Les musiques du monde... quelle drôle de bazar quand même... Beaucoup l’on déjà dit, c’est une catégorie fourre-tout où l’on met ce qui ne trouve pas sa place ailleurs... Mais bon, moi quand j’entends musiques du monde je pense aux pizzerie et aux snacks pitta.  C’est à croire que quitter son pays vous transforme comme par enchantement en pizzaïolo ou en joueur de djembé.  Bon, c’est vrai que ça peut passer... on mange des pizzas surgelées imaginées par un docteur et on se pâme devant trois notes qui tournent en boucle quand elles sont mixées par un DJ... alors, je crois que ça peut passer.  Et pourtant, c’est chiant le djembé... à croire qu’effectivement ils n’ont que le rythme dans la peau... même si ceux/celles qui se trémoussent sur cette ribambelle de battements vous diront que non, qu’ils aiment cela...  J’ai un léger doute...

L’autre jour, j’étais dans une fête-brocante, dans une commune de la périphérie de Bruxelles.  Ce genre d’endroit où l’on trouve de tout pour presque rien.  On y vendait des sandwiches boudin, des vélos, des fleurs de saison... de l’ethnique local quoi... et il y avait trois Africains – enfin je dis Africains, mais j’en sais rien finalement... – des Africains donc, qui tapaient comme des sourds sur leurs djembés... c’était pour faire exotique sans doute... sinon, pourquoi les avoir mis là? C’est un peu comme les Indiens que l’on voit dans toutes les villes touristiques avec leur tenue d’apparat. Voilà des Boliviens qu’on prend pour des Sioux qui jouent en boucle une espèce de soupe new-âge produite à Munich au fond d’une cave aux vagues relents de bière plate.  Quel sens cela peut-il avoir ?

On pourrait franchement inverser les rôles. Je vois bien des Brabançons pure laine enfiler leurs plumes, se mettre souffler dans une flûte de pan et aller jouer des incantations à la pluie sur un marché de La Paz.  Ils auraient certainement un succès de foule.  Enfin, je m’avance peut-être... parce que vu de La Paz, c’est quoi les musiques du monde ?  On y sera sans doute plus surpris d’entendre Julos Beaucarne et son joli pull bariolé qu’un groupe de hard-rock brésilien vociférant dans un anglais de supermarché... Allez c’est décidé quand je partirai loin, là-bas au bout du monde, je ferai marchand de frites ou je chanterai du Paul Louka, c’est sans doute ça que font les Belges quand ils vivent loin d’ici.

(Ce billet passera sur Radio Campus samedi 30 octobre entre 15h et 16h dans l'émission BabelOndes)


3 commentaires:

  1. mon petit doigt me dit que ça passera plutôt à 16h...

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  2. toujours écouter les petits doigts... même anonyme :O))

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  3. ...Moi j'attendrai que les étoiles luisent ;-)
    Kina

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