mardi 5 octobre 2010

Cent seize balles et quelques




Une semaine à la maison. Repos. Je pense à ‘Une semaine de vacances’ film de Bertrand Tavernier, du début des années 1980.  Nathalie Baye, jeune enseignante, craque.  Elle a une semaine de repos.  Elle en profitera pour faire le point.  Voir ceux qu’elle n’a plus vus depuis longtemps.  Pour moi, aucun point à faire et personne à voir, ils sont quasiment tous morts et les autres, c’est pas la peine.  Alors je passe d’un canapé à l’autre et je lis. ‘Cent seize Chinois et quelques’, roman de Thomas Heams-Ogus me bouscule. Par l’écriture d’abord. Par l’histoire aussi. Il raconte l’épisode méconnu de l’internement de cent seize Chinois et quelques, sur ordre du gouvernement fasciste, dans les Abruzzes. Cela me fait penser à mon père (à droite sur la photo), cela me ramène à ses histoires de feu et de sang, où ce gamin, il avait vingt ans, tâchait de sauver sa peau comme il le pouvait.  Il a tué. Il a déserté. Il s’est caché. Il en parlait peu.  Je ne crois pas que ce soit, seulement, parce que ça ne l’intéressait pas, mais  parce qu’il était du mauvais côté et que cela aurait été malvenu d’en parler. Les cent seize Chinois et quelques ; l’ensemble de la communauté chinoise dans l’Italie mussolinienne ; deviennent du jour au lendemain des indésirables. « Mais un jour l’idée simple et peut-être enivrante de rassembler en un lieu tous les Chinois d’Italie, quelques dizaines, germa. Ils ne menaçaient personne, mais ils étaient les ressortissants d’une puissance ennemie, une parmi tant. C’était leur seul crime, ils devinrent des cibles.  On les traqua mais sans conviction particulière, sinon que du jour au lendemain on avait décidé qu’ils ne pouvaient pas ne pas être traqués. »  On peut penser à d’autres groupes qui subissent aujourd’hui des décisions semblables.  L’histoire est toujours écrite par les vainqueurs et par les puissants. Heureusement il reste les écrivains.


http://www.dailymotion.com/video/xe2x1d_lecture-par-t-heams-ogus-cent-seize_creation




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