samedi 10 décembre 2011

De l'âne au coq




C'est le genre de journée qui me plaisent. Le genre de journée où l'on passe d'un endroit à un autre, tout aussi surprenant l'un que l'autre. Ou l'on croise des gens, aussi passionnants les uns que les autres.

Bon,  ça avait mal commencé, le plombier qui devait venir à 8h, n'est pas venu, résultat, lever aux aurores pour rien, jour de congé pris pour rien... Enfin, il faisait beau et j'avais du temps pour ne rien faire ou presque.

J'avais à faire quand même. Des photos. Le rendez-vous était à 14h30, dans la boutique de Naïma Hahati. Elle est styliste. Elle crée des robes, des caftans, des tailleurs, etc.  J'y ai passé une bonne demi-heure, me faufilant entre les rayons, m'excusant auprès des dames qui y étaient, remerciant pour les mannequins qu'on changeait de place et qu'on rhabillait rien que pour moi.

Puis, je me suis baladé dans le quartier de mon enfance. Rue des Quatre-Vents. Rue du Cinéma. Rue du Niveau. Rue Fin. Rue Ransfort.


Le temps passe. Il est bientôt 18h. J'arrive dans les locaux du Collectif Formation Société (CFS), pour une rencontre sur les pratiques d'écriture collective organisée par Kalame (le réseau des animateurs d'ateliers d'écriture) et la revue Indications.  Il y avait Pascale Fonteneau. Il y avait Franck Pavloff. Il y avait Gérard de Selys. Il y avait Milady Renoir. Il y avait Noémie Tiberghien. Il y avait Pitcho. Il y avait du monde. Tout ce monde écoutait et questionnait ces pratiques et ces expériences. En prison. En centre culturel. Avec des jeunes en insertion. Avec des résidents de home. Tout cela et plus encore a donné vie à un n° de Parenthèses que je vous conseille.



C'était passionnant, vraiment passionnant. Oui, mais voilà, j'avais promis à un ami de passer à la présentation de quelques-uns de ses dessins. Le temps de prendre quelques photos vite fait et je saluais celles que je connaissais et m'en allais avant la fin, et surtout avant le verre de l'amitié...


Destination rue des Grands-Carmes, chez Lady Paname. C'est là qu'Alain proposait des dessins érotiques. Alors, en effet, quel autre endroit choisir que Lady Paname, où ses dessins pouvaient prendre place près des huiles de massage, des statuettes inspirées du Kamasutra, des godes et de la lingerie olé-olé.

J'arrive. Un coup d'oeil rapide. Alain discute avec la patronne. J'entre en pensant que j'arrive trop tard, qu'il n'y a plus personne. J'entre. Je trébuche. Alain se retourne et dit que ah, mais voilà quelqu'un. Je comprends que je suis la seule personne à être venue. Je suis encore plus gêné que si j'étais arrivé le dernier; ce que j'étais aussi un peu. J'ai eu droit à une visite personnalisée. Il y avait des seins. Il y avait des fesses. Des hommes. Des femmes. Ils se caressent. Ils font l'amour. Ils rêvent. Autour les mannequins regardent tout cela mi-intéressés mi-blasés. Les volets sont baissés. Alain me dit qu'il va remballer. Que cette soirée, un peu ratée..., la patronne du lieu a hâte d'y mettre fin. Je le salue. La dame me dit de repasser à l'occasion...

Assis dans le tram qui me ramène chez moi, je repense à cette journée qui m'a fait passer d'une jeune styliste voilée à une quinqua-sexta qui vend des sex-toys et je me dis que décidément la vie est surprenante.

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