samedi 9 juillet 2011

... continuez


L'avantage de ne pas avoir de voiture, de ne pas même savoir conduire, c'est qu'on marche, et que quand on marche on voit des choses que les gens à roues et à roulettes ne voient pas, ne voient plus.  Les rues sont pleines de poésie, de comédie, de jolies phrases et de jolis mots.  Je les guette, j'essaie de les garder. Griffonnages, tags, mots à la craie laissés au bon vouloir de la pluie... Quand j'en parle, il en est beaucoup pour trouver ça laid, dire que c'est du vandalisme ou pas loin, que c'est des conneries, que quand même qu'on efface tout ça... Je n'arrive qu'à y voir des traces laissées, des appels au secours ou à la révolte, des cris d'amour ou de colère, et je me dis que c'est bien.  Je me dis aussi que les gens à roues et à roulettes ne voient eux que d'immenses panneaux leur demandant de consommer, d'acheter, de dépenser.  Alors, oui, à tout prendre, je préfère de loin ceux qui, souvent anonymes, couvrent les murs, les portes, les panneaux ou simplement une pancarte (comme ici) de mots, d'idées, de coups de gueule ou de coeur. La rue est à tous et les vandales, ce sont ceux qui la privatisent et laissent abîmer l'horizon avec des appels à la dépense.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire