jeudi 24 novembre 2011

This is the end... le retour


C'est le genre de courrier qu'on attend de recevoir avec impatience. Vous rentrez tranquille chez vous, coup d'oeil dans la boîte à lettres, pub, pub et  BNP Paribas-Fortis. L'attente est impossible et on ouvre bien vite l'enveloppe.  Choueeeette... une offre pour une assurance obsèques... Je n'ai pas lu le machin, mais j'imagine qu'on vous propose de verser chaque mois une petite somme qui servira à couvrir les frais de vos obsèques, histoire de ne pas ennuyer votre famille. Non, mais de quoi je me mêle Fortis Paribas BNP!!?? Rien que je vais mettre de côté pour qu'on me mette en terre. Ils n'auront qu'à se démerder la famille, ils feront ce qu'ils veulent, franchement c'est le cadet de mes soucis.

Enfin, me voilà prévenu, je suis entré dans une plage horaire où ça me pend au nez, casser ma pipe n'est plus une éventualité, c'est désormais une certitude. Cela reste imprécis quant à la date, mais ça finira bien par arriver. Bon, pas la peine de se trouer l'estomac pour si peu. N'empêche, y'en a qui manquent pas d'air comme on dit.  Quand j'ai eu quarante ans, j'ai commencé à recevoir des publicités pour des magazines et des salons pour le 3e âge, Zénith que ça s'appelle je crois, je n'y suis pas encore allé, mais je vous dirai, promis. Puis, un jour, à la parfumerie, le vendeur, jeune con à lunettes, m'a proposé des échantillons d'anti-rides... Jusque là, je n'ai pas encore de colis remplis d'alèses et de couches-culottes, mais je sens que ça ne saurait tarder.

Impatients? C'est ici que ça se passe.

mercredi 23 novembre 2011

Piet en Liesje



Quand j’étais petit, on avait aussi des cours de Langue et de Culture d’Origine à l'école. C’était des cours de néerlandais. C’était d’ailleurs les seuls cours de langues que nous avions. Ca a commencé en 3e année primaire. Je ne me souviens plus du nom du professeur, mais je me souviens qu’il nous faisait chanter ‘Het is tijd mijn vriend Coumbaya’.  Je ne suis pas certain que c’est une chanson flamande, mais nous chantions cela en chœur, après avoir appris qu’en Flandre tous les garçons s’appelaient Piet et les filles Liesje.   Ca a duré comme cela pendant 12 ans… les années de primaire, de secondaire et dans le supérieur.  Je crois bien que pour la plupart de ceux qui comme moi ont suivi ces cours, cela surtout servi à nous dégoûter de cette langue et à nous éloigner de la culture et de la population flamandes.

Moi, ce que j’ai appris des Flamands, je l’ai appris avec Leona, l’épicière de la rue des Quatre-Vents où j’allais acheter mes bonbons, avec Anne-Marie, une amie de ma maman, qu’elle avait rencontrée à la maternité et avec Rodolphe, mon vieux voisin limbourgeois qui s’est suicidé un an après que sa femme mourut.

Les Piet et Liesje, les de et les het, les temps primitifs… tout ce brol n’a finalement servi qu’à faire baisser notre moyenne et à penser que les Flamands étaient aussi vieillots que le jésuite qui nous donnait cours… J’ai mis du temps à savoir que les Flamands écrivaient, je veux dire qu’il y avait des écrivains flamands. On lisait des bouts de textes, mais jamais de livres et jamais de journaux.  Cela a pris du temps pour que je me rende compte qu’il y avait des écrivains importants – traduits en français, mais en France -  et des journaux qui racontaient le monde d’une autre manière, pas forcément plus idiote que la nôtre.

Apprendre une culture et une langue, cela passe par la rencontre avec des gens, par des moments passés avec eux. C’est la seule manière d’éviter de ne visiter que des musées ou de feuilleter le catalogue de la Redoute des idées toute faites sur qui est et sur ce que fait l’Autre.  Le français, ma langue maternelle, et la culture française (ou francophone) je les ai appris au contact de ceux qui m’entouraient, pas dans les livres, pas à l’école.  Les livres sont venus plus tard ; sinon, j’aurais pu croire que tous les garçons s’appelaient Marc et les filles Martine.

Avoir envie d’apprendre une langue et une culture, c’est avoir envie de rencontrer et de connaître des personnes, sauf pour l’anglais et le chinois qu’on apprend pour chanter des chansons et pour faire du fric. Alors autant faire cela dès les premiers jours, dès les premiers pleurs, entourez vos enfants de sons et de mots qui ne sont pas les vôtres, ça sera toujours ça de gagner sur l’agacement qu’on peut ressentir à l’écoute de tous les sabirs qu’ils rencontreront plus tard ; et tant qu’à faire, ces personnes, plutôt que d’aller chez elles, invitez-les chez vous, vous verrez ça ne mord pas et ça ne mange pas de pain. Quoique.

Ce billet passera le samedi 26 novembre à 15h dans l'émission BabelOndes (Radio Campus)

dimanche 20 novembre 2011

Aaah les grands écrivains...


J'ai reçu l'information par une copine qui y présentait ses livres. Je passerai que je lui avais dit. Il m'arrive de tenir mes promesses, me voilà donc parti pour la 9e édition de la Foire du Livre belge, au Centre Culturel d'Uccle. Dis comme ça, cela semble l'événement du week-end, sauf que, il y a eu peu de ramdam autour et que tout tenait dans une salle.  Vous me direz quantité et qualité ne sont pas toujours bons amis. Et vous aurez raison.

Mon fils a passé son temps a feuilleter des bandes dessinées. J'ai fait trois fois le tour des stands en écoutant Luc Beyer raconter l'histoire de Belgique. Je me suis arrêté devant la table où il y avait les livres d'une Isabelle Fable que je ne connaissais pas. Moi myope et elle sous pseudonyme, cela ne pouvait que nous rapprocher. Et voilà que nous papotons. Je feuillette. Je lis.  Arrive un barbu qui traîne une dame par le bras et les voilà qui s'installent devant l'échoppe de Madame Fable, en caquetant que puisque c'est comme ça, on va discuter ici. Le barbu c'est Gérard Adam, le Grand Gérard Adam, l'Illustrissime Gérard Adam qui râle parce que mon pied gauche et l'arrondi plus qu'approximatif de ma fesse gauche empiètent sur l'espace dédié à l'Oeuvre du Maître.  Vous savez, il fait cela avec tous les auteurs qui s'installent ici, il ne supporte pas qu'on vienne discuter comme ça, c'est d'un mesquin ... 

 L'environnement ayant une influence certaine sur les comportements, Uccle, et ses gens bien propres sur eux, ne pouvait déclencher chez moi qu'une attitude des plus débridées... j'ai donc mordu sur ma chique, mis mes mains en poche... restait l'arrondi tout aussi approximatif de ma fesse droite qui n'a pu éviter la rencontre avec quelques-uns des romans de Gérard A, qui malgré leur légèreté ont fini à terre.


mercredi 9 novembre 2011

Corps accord


Je passe beaucoup de temps dans les transports en commun, et donc également dans les stations de (pré) métro, de chemin de fer.  On y croise du monde, on en évite, on en bouscule... Je suis toujours surpris, au minimum, par la manière dont les gens se déplacent.  C'est à croire que la plupart ne savent pas qu'ils ont un corps ou ne savent pas jusqu'où il va ou à quoi il peut bien servir... Il y a qui ne sait pas où aller et zigzague sans fin.  Il y a qui y va d'un bon pas et s'arrête paf devant vous. Il y a le/la même qui arrivé(e) à la fin de l'escalator s'arrête idem cherchant où aller. Il y a les encombrés de sacs dorsaux, ventraux ou latéraux qui restent coincés ou coincent. Il y a ceux qui vous obligent à penser pour eux à ce qu'ils vont faire, anticiper, toujours anticiper. Il y a les lourdauds. Il y a les encombrants.


Je n'ai jamais aimé les cours de gym à l'école. Je ne dois pas être le seul. Mes filles aînées ne sont jamais allées à la piscine, elles avaient toujours une bonne excuse ou étaient tout simplement absentse. Quoiqu'on dise, tout le monde, ou presque, se fout du cours de gym/sport. Et, honnêtement, c'est un peu normal non? Pourtant, reste qu'on devrait apprendre aux enfants à connaître leur corps. Je ne parle pas de gymnastique ou de sport. Je ne parle pas d'éducation sexuelle; tout cela a sans doute sa place, à un moment donné, dans le cursus scolaire; mais d'un lieu où l'on apprendrait qu'on a un corps, où l'on apprendrait à bouger, danser... parce que, regardez autour de vous, c'est lourd, c'est lent, c'est moche, et il n'est pas question du physique, cette façon de bouger, de marcher, de glisser... de la légèreté crénom!!