mercredi 29 juin 2011

L'école est finie


Nous sommes en avance.  Le rendez-vous est à 10h15.  Il est 9h30. Nous entrons à la Pergola et nous commandons, elle un jus d'orange, moi un café serré. Comme à son habitude, Emma parle, de tout et de rien. De Justin Bieber, de la fin de l'année, de sa copine qui a doublé, de... de... Souvent, elle finit par m'agacer. Là, j'écoute, je me laisse bercer par les mots qui se suivent... Beyoncé, untel qui est trooooop beau, le jus d'orange qui est trooop bon, le nougat qu'elle n'aime pas... de ... de .... J'écoute et je suis bien. Je la regarde, je fais hum hum, je réponds comme ça vient.  Elle vient de terminer sa première année en secondaire. Elle a réussi.  Elle est contente. Elle est fière. Moi aussi. Bien sûr, plus facile à penser qu'à dire, alors, je fais hum hum, je souris bêtement et je commande un autre café serré.

jeudi 16 juin 2011

Courez jeunesse...


Le matin, il m'est toujours pénible de regarder les mères qui se dépêchent et qui emmènent leur(s) enfant(s) par la main.  Je dis les mères, mais cela vaut aussi pour les quelques rares pères que je rencontre... mais elles sont largement majoritaires dans cet exercice matinal. Les petits bouts courent comme ils peuvent. Arrivés à bonne hauteur, ils font un ou deux pas à leur rythme, mais très très vite, ils doivent accélérer, non pas qu'ils perdraient leur mère; ils le croient peut-être, un temps; mais ils seraient bien vite déséquilibrés et finiraient sur les genoux, et ils seraient aussitôt relevés manu militari.

Il n'y a pas seulement lorsque le temps presse que les enfants doivent courir... A n'importe quelle heure de la journée, ceux qui tiennent leur(s) enfant(s) par la main procède de la même démarche.  Cela va moins vite bien sûr, mais il demeure que les petits d'Homme trottinent plus qu'ils ne marchent.  Ils lèvent parfois la tête pour regarder ce qui se passe autour d'eux.  Ils essayent parfois péniblement de mettre en bouche le biscuit qu'ils ont reçu quelques minutes plus tôt.  Ils tendent parfois désespérément la main pour caresser le chien qu'ils viennent de dépasser. Mais, ils doivent courir et encore courir...

mercredi 8 juin 2011

Rencontres


Le plaisir d'ouvrir les yeux le matin est aussi celui de savoir que ma journée sera faite de rencontres.  Je sais que je croiserai des inconnu(e)s qui, quoi qu'il se passe, laisseront une trace, une anecdote, un épisode, un chapitre dans ce qui est mon histoire; on ne sait pas la place, l'importance que prendront ceux que l'on rencontre, alors je m'attends toujours au mieux.

Là, c'est Marc.  Il officie au Vino Vino, à Namur.  C'est le genre de gars dont le sourire et les yeux rieurs parviennent sans effort à vous remettre d'aplomb. Quoi boire? Faisons confiance. Il y aura un Barbera du Piemont.  Il y aura un autre rouge du Ventoux. Et puis, manger aussi.  Il y aura des charcuteries, du lomo, des rillettes, du salchichon, du prosciutto, avec du pain, juste comme il faut. Il y aura de quoi être bien pendant un temps.

Quelques jours plus tôt, dans le métro, il y avait un vieil homme, djellaba et chechia, qui peinait à descendre un escalier.  Nous l'avons aidé, avec un collègue, à attendre le convoi.  Il allait à Lemonnier.  Nous l'avons rassuré Oui, c'est bien par ici.  Nous l'avons fait grimper dans la voiture et aidé à s'asseoir.  Il a papoté avec un gars derrière lui.  Il a 104 ans... Pardon? Ce monsieur a 104 ans... C'est la première fois que je voyais quelqu'un d'aussi âgé.  Un rapide calcul m'a fait prendre conscience que j'atteindrai cet âge en 2065. Lemonnier. Nous l'avons aidé à se relever et à descendre.  Merci à vous trois... à vous quatre... et même à vous cinq... Tout le monde y passait. Il est descendu et a poursuivi son vieux bonhomme de chemin.

2065 c'est loin... reste Namur...